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Quatorzième (deuxième Français) de la grande finale de la coupe du monde marathon d’eau libre de la FINA organisée à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) en marge des championnats du monde en petit bassin (16-21 décembre), l’expérimenté Axel Reymond (triple champion d’Europe et double champion du monde du 25 km), blessé au front pendant la course, s’estimait satisfait de sa prestation matinale (le départ du 10 km masculin a été donné à 8 heures dans la Yas Bay Arena jouxtant l’Etihad Arena où se tiendront les Mondiaux en petit bassin, ndlr), mais conscient également du travail à effectuer dans la perspective des championnats du monde de Fukuoka (Japon, mai 2022), première étape sur le chemin de Paris 2024.

Que s’est-il passé et comment as-tu été blessé ?

J’ai pris un coude pendant la course, mais alors de qui ? Je ne sais pas. Peut-être un Français, en plus, mais je n’en suis même pas sûr (sourire)… Tout ce que je sais, c’est qu’il respirait à droite et que je suis arrivé sur son côté gauche. Sur le moment, j’ai senti un coup, mais comme c’est souvent le cas dans une course d’eau libre. C’était une maladresse, absolument pas un geste mal intentionné.

Cela ne t’a pas perturbé ?

Non, absolument pas ! J’ai une longue expérience de l’eau libre. Je sais que parfois, c’est musclé. Aujourd’hui, particulièrement.

Comment ça ?

Nous étions nombreux et ça a été une grosse bagarre. D’ailleurs, Marco (Marc-Antoine Olivier) s’est fait sortir de l’eau sur un carton rouge (par le juge qui avait notamment privé Aurélie Muller de sa médaille d’argent aux Jeux de Rio en 2016, ndlr). Mais bon, on se bouscule, c’est le jeu ! Ce qui me dérange, en revanche, c’est que des mecs continuent de tirer les pieds et que les juges ne disent rien. A un moment, j’ai perdu cinq places et personne ne dit rien. Je comprends pourquoi Marco s’est énervé. Je pense que si les juges sortaient un carton jaune de temps en temps, ça calmerait tout le monde et la course serait moins agitée.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Pour en revenir à ta prestation, qu’en retiens-tu ?

Je me suis bien bagarré pour rester aux avant-postes. Pourtant, j’ai régulièrement perdu beaucoup de places, notamment sur les passages de bouées et aux ravitaillements. J’ai perdu un peu de lucidité à mi-course avant de me ressaisir dans le dernier tour et d’accélérer en restant haut sur l’eau. Au final, je ne sais même pas combien je me classe (quatorzième). On m’a dit que mes transpondeurs ne fonctionnaient pas. C’était un peu le chaos à l’arrivée, mais je suis content de ma prestation. Physiquement, je me sens vraiment bien.

Où en es-tu de ta saison ?

Je suis dans le top 2 Français, donc c’est satisfaisant ! Moi, je vise maintenant l’étape de coupe du monde à Doha (février 2022) pour décrocher ma qualification aux championnats du monde de Fukuoka (mai 2022). Ce sera une étape importante sur la route des Jeux de Paris, qui restent mon objectif principal pour les trois prochaines années. Ce serait un rêve de nager à Paris !

Qu’en est-il du 25 km qui ne figure pas au programme des Jeux olympiques ? On pourrait presque dire « ton » 25 km tant tu le domines depuis plusieurs années (triple champion d’Europe et double champion du monde) ?

Je viserai un troisième titre au Japon. Ce serait une première. Bon, ce n’est pas simple de viser à la fois le 10 et le 25 km. Le 10 km demande de la vitesse alors que le 25 km, c’est de l’endurance et de la stratégie. D’autant que sur le 25 km, j’ai la pancarte de favori dans le dos. Tous mes concurrents se mettent dans mes pieds et ils attendent de me voir contrôler la course. A moi d’en faire un atout pour défendre mes ambitions.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

En France comme à l’étranger, on voit de jeunes nageurs émerger (notamment le Français Sacha Velly, 16 ans, sixième à Abu Dhabi et premier Français, ndlr)…

(Il coupe)… oui, c’est vrai qu’il y a beaucoup de nouveaux visages. De jeunes nageurs arrivent et ils sont ambitieux. C’est bien pour la discipline. Ça él-ve le niveau, mais je trouve aussi que certains juniors sont très agressifs. D’ailleurs, pour en avoir parlé avec d’autres habitués du plateau mondial, je ne suis pas le seul à le penser. A terme, il va falloir que les « jeunes » se détendent un peu parce que les « anciens » ne vont pas se laisser faire. Ce n’est pas une menace, juste un avertissement. Il faut que notre sport reste fair-play.

A Abu Dhabi, Adrien Cadot

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