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Deuxième Française et cinquième de la grande finale de la coupe du monde marathon d’eau libre de la FINA organisée à Abu Dhabi (Emirats arabes unis) en marge des championnats du monde en petit bassin (16-21 décembre), Caroline Jouisse, 27 ans, médaillée de bronze du 25 km aux Euro 2016 à Hoorn (Pays-Bas), poursuit sa progression sur la scène internationale en rêvant d’une qualification aux Jeux de Paris en 2024.

Que visais-tu en arrivant à Abu Dhabi ?

Une place dans le top 10 mondial et dans le top 2 tricolore.

En finissant cinquième et deuxième Française, l’objectif est donc atteint !

Oui, clairement ! Mais j’avais aussi à cœur de conserver ma place aux rankings du circuit des coupes du monde (top 10). Là-aussi, c’est chose faite (sourire)

Océane (Cassignol, sixième du 10 km) nous confiait à l’arrivée que la course avait été particulièrement musclée. Partages-tu son point de vue ?

Oui, je trouve que nous étions vraiment très nombreuses sur cette épreuve (pas loin de cinquante contre une vingtaine d’ordinaire, ndlr). Alors forcément, ça a beaucoup frotté !

Ça ne te pose pas de problème ?

Pour moi, c’est le jeu de l’eau libre, tant que ça reste fair-play. Il n’empêche, je trouve qu’aujourd’hui ça a quand même pas mal bastonné ! En plus, les tours étaient plus courts que d’ordinaire. Ça implique plus de passages de bouées. C’était une épreuve très technique qui demandait une grande vigilance.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

As-tu le sentiment de poursuivre ta progression au sein de l’élite mondiale de la discipline ?

Je trouve, en effet, que je m’affirme de plus en plus. Il m’a fallu expérimenter beaucoup de choses. J’ai été aux Etats-Unis, en Italie et désormais je travaille avec Magali Mérino (depuis le mois d’août 2021, ndlr). Sa méthode me convient. Je me sens bien avec elle. Il y a plus de kilomètres que ce dont j’avais l’habitude, mais je sens que je progresse. Lentement, mais sûrement (rires)

D’autant que la discipline demande de la maturité.

Oui, absolument ! C’est un sport qui demande beaucoup d’expérience. On l’a d’ailleurs vu aux Jeux de Tokyo. La moyenne d’âge avoisinait les 26-27 ans. C’est à peu près mon âge (elle aura 28 ans le 26 mai 2022, ndlr), donc je suis encore dans le coup et j’ai encore quelque chose à jouer (sourire)

A quels chantiers faudra-t-il t’atteler dans les prochains mois pour réduire l’écart qui te sépare des meilleures nageuses mondiales ?

Mon début de course est encore fragile. J’ai du mal à accrocher le bon wagon. Je ne perds pas forcément de l’énergie, mais j’ai toujours l’impression de mettre du temps à démarrer. Peut-être que je suis une demi-fondeuse un peu trop demi-fondeuse (sourire)

Qu’en est-il de la vitesse, sachant que la plupart des épreuves d’eau libre se remportent aujourd’hui au sprint ?

Oui, c’est vrai que sur 5, 10 ou même 25 km, ça se joue souvent au sprint. Dans ce domaine, je ne me défends pas trop mal. Aujourd’hui encore, j’ai réussi à tirer mon épingle du jeu pour me faufiler à l’arrivée. Nous étions un groupe de neuf dans le sillage des deux premières et j’arrive à prendre la cinquième place. En tout cas, je n’ai pas fini dernière du paquet (rires)

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Depuis combien de temps pratiques-tu l’eau libre ?

J’ai commencé sur le tard. Je dirais vers 2012 pour mes premiers championnats de France et 2016 pour ma première compétition internationale (Euro à Hoorn, Pays-Bas). Quant aux coupes du monde, ça remonte à 2018.

As-tu les Jeux de Paris à l’esprit ?

Oui, bien sûr !

C’est un rêve ou un objectif ?

Les deux ! Un rêve parce que ça va être un truc de fou à vivre, mais aussi un objectif parce que je suis une sportive de haut niveau. Après, je ne m’interdis rien. Je me sens bien dans le groupe de Magali (Mérino). Il n’y a pas beaucoup de filles, mais ça me convient. J’apprends également beaucoup au contact d’Axel (Reymond, double champion du monde et triple champion d’Europe). C’est un environnement très enrichissant.

A Abu Dhabi, Adrien Cadot

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