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Déjà fort d'un joli curriculum vitae en course à pied à travers montagnes et déserts, le Lyonnais David Briand a décidé de se jeter à l'eau à l'aube de ses 40 ans. « Parce que la seule limite est celle que tu t'imposes, je vais tenter l'impossible pour un non nageur, au risque de me planter », explique, fidèle aux épreuves d'endurance, le membre de l'Aquatic Club Grand Champ à l'heure de relever son nouveau défi. 48 heures dans un bassin de 25 mètres... avec l'atout que constitue son mental, et la motivation supplémentaire de signer une bonne action. Rencontre avant l'exploit qu’il tentera de réaliser les 16 et 17 juin à la piscine municipale de Sain-Bel.

Est-ce le premier défi sportif que vous vous êtes fixé ?

Non, j'ai commencé par le Marathon des Sables qui consiste à parcourir 240 kilomètres dans le désert du Maroc, puis j'ai fait beaucoup de 24 heures en courant et plusieurs 6 jours, notamment à Pantano en Italie et au circuit du Luc dans le Var. Ensuite, j'ai fait le Tor des Géants, une course en montagne de 338 kilomètres avec 24 000 mètres de dénivelé positif dans le Val d'Aoste.

En quoi consiste le nouveau record auquel vous vous êtes attelé ?

A 40 ans, j'ai décidé de me lancer un nouveau défi, de sortir un peu de ma zone de confort qui est la course à pied. Je remercie d'ailleurs Antoine, mon entraîneur, qui s'est armé de patience pour m'apprendre les bases de la natation en seulement six mois. C'est mon premier défi à la nage, faire le plus de kilomètres sur 48 heures. Je joue beaucoup sur le mental, c'est ce qui fait ma force, je ne craque jamais. Je prends à peu près 8 kilomètres de retard sur les douze premières heures par rapport à de bons nageurs. Mais j'arrive à remonter ce retard par la suite, souvent la nuit car je ne dors pas. Je ne me réserverai que quelques micro-siestes d'un quart d'heure qui me suffiront pour repartir encore sur quatre ou cinq heures d'effort. Plus on se donne de confort sur ce type d'effort, plus il est difficile de repartir.

(Photo : Le Patriote).

Pourquoi cet objectif en faveur de la recherche sur les maladies articulaires ?

Mon père a fait une attaque cérébrale liée à l'arthrose dont il souffre. J'ai vu le nombre de personnes atteintes par cette maladie. Ça m'a donné l'idée de faire quelque chose pour la recherche sur cette pathologie et améliorer la vie des personnes qui en sont atteintes. Pendant l'épreuve, une urne sera installée près de ma ligne et les personnes pourront faire un don qui sera versé directement à la Fondation Arthritis.

Vous êtes-vous astreint à une préparation et à un entraînement particulier ?

Depuis six mois, je m'entraîne une à deux heures quotidiennement, auxquelles j'ajoute une grosse séance de 10 kilomètres par semaine. Je nage également à contre-courant dans un bassin Eden Pool. Il s'agit là d'un très bon exercice pour le mental. A ceci, j'associe beaucoup de séances de cryothérapie au centre Cryo Advance de Gerland qui me sponsorise à l'année. Le choc thermique que me procurent ces séances favorise la récupération. Ça m'habitue également au froid, sachant que sur 24 heures le froid est un facteur pénalisant. A ce titre, j'ai demandé que le bassin de Sain-Bel soit monté à 30 degrés et largement aéré.

Avez-vous d'autres projets ?

Mon projet le plus important sera, dans un an ou deux, de traverser la Manche entre Calais et Douvres. J'espère que ce record me permettra de réunir le budget nécessaire à cette traversée. Elle me permettra de voir jusqu'où, sans être un bon nageur, je peux emmener mon corps. Car, entre les vagues de 6 à 7 mètres, les méduses, le fioul des bateaux et la marée qui peut augmenter la distance d'une dizaine de kilomètres, les conditions de traversée sont vraiment difficiles. Il s'agit en quelque sorte de l'Everest de la natation !

Recueilli par Laurent Thuilier

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