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Blessé au genou gauche à l’issue de la journée de jeudi 7 avril où il a disputé le 50 m brasse, Florent Manaudou a été contraint de renoncer à disputer « son » 50 m nage libre aux championnats de France de Limoges. Une déception pour le sprinter tricolore qui essaie de tirer le positif de cette situation et qui pourra reprendre l’entrainement, comme prévu, en fin de semaine prochaine.

De quoi souffres-tu ?

J’ai une bursite de la patte d’oie. Si j’ai bien compris, c’est une inflammation des gaines du ligament, à cause de ma journée de brasseur (jeudi 7 avril à Limoges). Je ne me suis pas assez entraîné sur cette épreuve avant et ça s’est inflammé parce que mon corps n’avait pas l’habitude. J’ai pris, malgré tout, beaucoup de plaisir à disputer ces deux 50 m brasse et j’ai hâte d’observer le 50 m nage libre aujourd’hui (samedi 9 avril).

Regrettes-tu d’avoir participer au 50 m brasse ?

Je ne regrette rien. J’ai pris énormément de plaisir et j’avais le sourire aux lèvres en séries et en finale. J’ai eu un peu de mal lors de l’échauffement du soir parce que je ressentais déjà une douleur mais j’ai voulu prendre part à la finale parce que c’était fun. Je suis forcément un peu triste de ne pas disputer le 50 m nage libre mais ce n’est pas très grave.

Qu’implique ton forfait sur le 50 m nage libre des championnats de France ?

Ma qualification pour les Mondiaux ne dépend plus de moi et je n’ai plus mon destin entre mes mains. Si deux nageurs réalisent moins de 22’’19, je ne serais pas qualifié. Tout est possible, c’est du sport, une course. Avec les temps de ce matin, je suis plutôt confiant, mais on ne sait jamais. Il y a déjà des jeunes nageurs qui ont réalisé des courses impressionnantes et améliorer considérablement leurs chronos entre le matin et le soir. Je serais très heureux pour eux s’ils se qualifient et très heureux pour moi si ce n’est pas le cas. Dans tous les cas je serais heureux.

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Comment analyses-tu les séries du 50 m qui ont eu lieu ce matin ?

Ce matin, ce n’était pas facile. Il y a un petit jeune qui monte bien: Nans Mazellier. Il nage vraiment bien et j’espère qu’il va continuer à progresser pour que l’on puisse faire de belles courses ensemble avec Max (Grousset) et les autres. J’étais forcément un peu triste de voir la ligne 4 vide mais c’est comme ça.

As-tu hésité à déclarer forfait ?

Non, quand j’ai appris que j’avais ça et qu’en plus je ressentais une douleur j’ai tout de suite pris ma décision. Je n’aime pas nager quand je ne suis pas à 100% physiquement. Je suis un peu comme une voiture de course. Je peux aller très vite quand tout va bien mais dès qu’il y a un grain de sable dans les rouages, cela a un impact sur mes performances. Je n’aurais pas été capable d’être à 100% et je n’aurais pas passé une bonne journée. Même si deux nageurs répondent aux critères de sélection ce soir, j’ai ma qualification sur 50 m papillon, une course sur laquelle j’ai déjà obtenu de bons résultats. Dans tous les cas, je vois le verre à moitié plein.

Comment as-tu vécu ces championnats ?

J’ai pris énormément de plaisir sur ces championnats même si je n’aurai pas remporté de titres. M’entrainer avec mes nouveaux coaches, dans ce nouvel environnement me permet de prendre beaucoup de plaisir lorsque j’arrive sur le plot. Des championnats du monde j’en ai déjà fait pas mal et il y en aura encore d’autres avant les JO. Même si je manque une compétition sur 50 m nage libre ce ne sera pas très grave.

Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire

Tu annonçais en début de semaine que Maxime Grousset était le favori sur 50 m nage libre.

(Il coupe). Le favori est encore plus favori. Je pense qu’il doit être triste de ne pas m’avoir à côté de lui parce qu’on est un bon duo et qu’on fait la course toute l’année. Mais je serais content pour lui s’il nage vite ce soir.

Que penses-tu des performances des jeunes nageurs tricolores cette semaine ?

Il y a de très bonnes individualités. L’INSEP réalise notamment de très bons championnats. J’en profite pour féliciter Michel Chrétien qui prouve, si besoin en était, qu’il est un excellent entraîneur et qu’avec encore davantage de moyens qu’à Amiens il obtient de bons résultats. L’INSEP va sans doute représenter la moitié de l’équipe de France. C’est bien qu’un centre comme ça réussisse une telle performance. Je pense qu’il manque encore un vivier. Quand on voit qu’on rentre en finale sur 100 m nage libre en 50’’, ce n’est pas comme ça qu’on va créer un relais performant. Ça vient, je parlais de Nans Mazellier tout à l’heure et je pense que c’est la première année du projet Paris 2024.

Cette blessure va-t-elle chambouler la suite de ton programme ?

J’ai la chance d’avoir quelques jours de vacances et je reprendrai jeudi ou vendredi uniquement en crawl, comme c’était prévu avant ma blessure.

Recueilli à Limoges par Jonathan Cohen

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