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C’est serein et détendu que l’Amiénois Jérémy Stravius s’est présenté devant la presse en ouverture des championnats de France de Strasbourg (23-28 mai), qualificatifs pour les Mondiaux de Budapest (14-30 juillet). En dépit d’une saison tronquée par une blessure handicapante au poignet, le champion du monde 2011 du 100 m dos entend assumer ses objectifs personnels ainsi que ses responsabilités de cadre au sein de l’équipe de France. Entretien.

Dans quel état d’esprit abordes-tu ces championnats de France ?

Disons que j’ai connu une préparation différente des précédentes années (sourire)​... Avant, j’avais souvent un modèle de préparation, mais cette année, ça n’a pas été du tout le cas. C’était le choix de Michel (Chrétien, son entraîneur) et je lui fais entièrement confiance.

Et toi, l’es-tu, confiant ?

Les sensations que j’ai éprouvées dans l’eau ces dernières semaines me rendent confiant. La vitesse est bonne et l’aérobie est là. Ça signifie que la forme arrive et tant mieux (sourire)

As-tu des objectifs chronométriques ?

Mes objectifs sont les temps de qualification pour les championnats du monde de Budapest.

Ta blessure n’a donc rien changé à ta préparation ?

Si, bien sûr, mais je dirais que l’organisation des championnats de France fin mai m’a donné un délai supplémentaire pour retrouver mon niveau. Malgré tout, j’avais hâte de disputer ces championnats de France parce que la saison a été longue. Il était temps de retrouver la compétition (sourire)​...

Depuis les Jeux Olympiques de Rio, beaucoup de cadres ont tiré leur révérence. Est-ce que cela te confère un rôle ou des obligations différentes ?

Non, pas vraiment. La pression, je me la mets tout seul. Je n’ai pas besoin des autres pour me fixer des objectifs. Ce qui importe, aujourd’hui, c’est de se qualifier pour les championnats du monde et de signer la meilleure performance possible en Hongrie. Voilà la pression que je me mets.

Accepteras-tu le capitanat aux Mondiaux de Budapest ?

Oui, évidemment, mais c’est un rôle qui ne doit pas se limiter aux seuls championnats du monde. Capitaine, c’est toute l’année ! Ma responsabilité ce sera aussi d’aller voir les jeunes nageurs qui vont profiter des championnats de France de Strasbourg pour se qualifier aux Mondiaux. Je prendrais quelques minutes pour leur parler cette semaine et leur dire qu’ils sont bienvenus en équipe de France et que s’ils se sont qualifiés, ce n’est pas un hasard parce que les critères de qualification sont élevés.


​Jérémy Stravius en compagnie de Charlotte Bonnet et Jordan Pothain (KMSP/Stéphane Kempinaire).

T’inspires-tu de ce que tu as pu vivre avec Fabien Gilot (capitaine de l’équipe de France de 2014 à 2016) ?

Je m’en servirai le moment venu. Pour l’heure, ce n’est pas encore nécessaire. Mais oui, je prendrai la parole au début des championnats du monde pour faire entrer l'équipe dans la compétition et oui je compte bien m’inspirer des mots forts que Fabien a pu nous livrer à des moments clés.

As-tu le sentiment d’entamer un nouveau chapitre de l’équipe de France ?

On repart sur de nouvelles bases et c’est maintenant que tout se joue. Les anciens ont tiré leur révérence. Il est temps que les jeunes s'affirment. Je pense que l’on va être surpris et qu’on verra de belles performances pendant ces championnats (sourire)

Et qu’en est-il de l’ambiance au sein de l'équipe de France ?

La dernière compétition de l’équipe nationale aux Mondiaux de Windsor en petit bassin (décembre 2016) s'est révélée très agréable. Nous étions une quinzaine de nageurs, donc moins qu’à l’accoutumée, et cela nous a permis de nous réunir et d’échanger avec franchise et honnêteté.

Recueilli par A. C.

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