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Montagnes russes d'émotions, ce lundi 15 août, pour la vice-championne du monde 2022 du 100 m papillon : très déçue de sa médaille d'argent sur la distance en début de session, elle a pris sa revanche avec le relais, en or, dans la dernière course de la soirée. Confidences.

Marie, que ressens-tu à l'issue de ce relais ?

Ce sont beaucoup d'émotions mais comme je suis quelqu'un de très émotive, ce n'est pas étonnant. J'étais déçue du 100 m papillon, où je n'ai pas fait la course que j'aurais dû. J'ai trouvé ça un peu injuste parce que j'ai vraiment essayé de rester “focus” après Budapest pour aller cette médaille d'or sur la distance. Finalement, j'échoue mais la médaille est tellement belle avec l'équipe que je me demande si je ne préfère pas celle-ci, et une médaille d'argent individuelle. Ç'a été une belle leçon. Pour moi, (le relais) c'était beaucoup de pression parce que cela fait quelques semaines que je ne fais plus de crawl. J'ai déclaré forfait sur le crawl pour la compétition. Je n'étais pas très sereine derrière le plot. Je me suis dit que je n'avais pas intérêt à laisser tomber l'équipe. Mais j'ai plongé en me disant “c'est mort, je veux ma médaille d'or”. Je suis très contente que nous ayons fait cela tous ensemble parce que Max (Grousset) a terminé quatrième sur 100 m crawl, Charles (Rihoux) a manqué son 200 m crawl aussi, moi je termine deuxième... C'est une petite revanche.

As-tu remarqué que c'est Louise Hansson qui était à côté de toi ?

Oui, oui, mais c'est de bonne guerre. Mais là, je ne l'ai pas laissée. Après, c'est un apprentissage ; peut-être me suis-je crispée, à côté d'elle, en finale (du 100 m). C'est à voir, à analyser. Mais là, une erreur, pas deux. C'était impossible que je laisse qui que ce soit passer devant.

Comment t'es-tu remobilisée ?

Clairement, c'était (devenu) ma seule chance de médaille d'or de la compétition (elle rit). Je me suis dit, autant ne pas la louper. Je me suis dit que c'était un apprentissage parce qu'aux Jeux, peut-être que je serai déçue sur le 100 m papillon mais, le lendemain, il faudra rebondir sur le 100 m crawl. C'est vraiment ainsi que j'ai pensé. Je me suis dit qu'aux Jeux, ça pouvait arriver. Tu peux faire une mauvaise demi-finale, tu peux rater ta finale, tu auras d'autres courses et il faudra “switcher” assez rapidement. Finalement, même si c'est une blessure et un échec, j'apprends toujours des choses, et c'est le plus important.

Comment s'est passé ce 100 m papillon ?

J'étais bien. J'étais bien dans ma nage. À l'échauffement, je me sentais confiante. Je savais ce qu'il fallait que je fasse. Je pense, à la réflexion, que la deuxième coulée m'a fait mal. Je me crispe un peu. J'aurais dû me faire davantage confiance et me dire « je vais revenir tranquillement, tranquillement, dans la course ». En fait, je pense que j'ai voulu remonter trop vite et je me suis crispée. À un moment, elle a su que je n'allais pas remonter et moi, j'ai commencé à craquer et à ne plus avoir les bras. C'est un apprentissage ; maintenant, je sais qu'il faut que je travaille mes coulées si je veux nager 55 secondes. C'est la prochaine étape.

À Rome, David Lortholary

Photo KMSP/Stéphane Kempinaire

 

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