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Certaines victoires ont une saveur particulière. Celle qu’a remportée Mélanie Henique en finale du 50 m papillon des championnats de France de Limoges (5-10 avril) en fait indiscutablement partie (25’’62). Endeuillée en début d’année par la perte de son frère, la nageuse de Julien Jacquier au CN Marseille a trouvé les ressources pour réaliser le temps de qualification pour les championnats du monde de Budapest (18 juin-3 juillet) et les Euro de Rome (11-21 août).

Que retiens-tu de cette finale ?

La victoire d’abord, mais aussi et surtout tous les petits ajustements apportés à ma nage. Je ne respire désormais plus sur mes 50 mètres. C’est un nouvel apprentissage qui devrait m’être utile pour les échéances internationales.

Pourquoi ne plus respirer sur 50 m papillon ?

Pour aller plus vite et continuer de faire descendre le chrono. Au début, ça n’a pas été simple à appréhender, mais grâce à des exercices de respiration, je commence à me sentir de plus en plus à l’aise. Alors ce n’est pas encore complètement ça, mais je pense qu’à terme cela pourrait s’avérer payant.

(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)

Que vas-tu prioriser dans la perspective des échéances estivales (Mondiaux de Budapest et Euro de Rome) : le 50 m papillon ou le 50 m nage libre ?

En vue des Jeux de Paris, je vais me focaliser sur le 50 m nage libre (le 50 m papillon n’est pas une distance olympique, ndlr). Et puis, le 50 m crawl reste relativement nouveau pour moi. Je l’ai travaillé pour les JO de Tokyo. Quand je suis en forme, ça fonctionne, mais dès que je suis émoussée, ma nage se dérègle, un peu comme mes débuts sur 50 m papillon (sourire)… Mais cette année, je vais me concentrer sur le 50 m papillon. Ça fait longtemps et c’est une distance que j’apprécie.

Parle-nous de ta saison post-olympique.

Après les Jeux de Tokyo, j’ai coupé trois semaines. Ça n’était pas suffisant. A la fatigue mentale et physique s’est ajoutée une entorse de la cheville. Je suis quand même partie à l’ISL et je me suis soignée là-bas, mais en rentrant, j’étais épuisée. J’ai coupé un mois en décembre en faisant l’impasse sur les Mondiaux d’Abu Dhabi en petit bassin et les championnats de France grand bain à Montpellier. Après, j’ai recoupé un mois en janvier… Je n’avais pas le choix… Quand mon frère est décédé, j’étais au fond du trou. Ça a été très dur, très prenant émotionnellement. Heureusement que Julien (Jacquier) et le staff de Marseille m’ont soutenu. Ça m’a permis de me surpasser ce soir. Aujourd’hui, j’ai nagé pour mon frère. Il est là, partout.

Recueilli à Limoges par Adrien Cadot

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