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Le compte à rebours est lancé. A 2 ans des Jeux olympiques de Paris, les sites qui vont accueillir les cinq disciplines de la Fédération Française de natation ont été confirmés. L’occasion d’effectuer un tour d’horizon des derniers chantiers, d’évoquer la billetterie ou encore l’importante question de l’héritage avec Basile Gazeaud, directeur du Centre Fédéral de Ressources à la FFN et Sarah Mehammedia, responsable de l’organisation des Sports Aquatiques au sein de Paris 2024.

L’organisation est désormais définitive. Les épreuves de natation artistique, de plongeon et de water-polo se tiendront dans le tout nouveau Centre aquatique olympique (CAO) de Saint-Denis tandis que les épreuves de natation course et la phase finale du tournoi de water-polo auront, elles, lieu à La Défense Arena. Pour l’eau libre, au programme une petite baignade dans la Seine.

DES EQUIPEMENTS QUI SERONT PRETS

Interrogé par Natation Magazine en décembre 2021, Basile Gazeaud, responsable des équipements à la Fédération française de natation dressait un état des lieux très précis : « le CAO se caractérise par un mono-bassin de 70 m avec deux quais mobiles et des murs qui se déplacent et qui délimitent d’un côté une fosse à plongeon et de l’autre un espace d’environ 40 m de long pour le water-polo et la natation artistique. Il y aura également un bassin temporaire de 50 m qui sera installé sur le parvis pour permettre aux athlètes de s’entraîner ».

8 mois plus tard, la marche à suivre est de plus en plus claire : les travaux sont dans les temps, sans retard, la piscine sortie de terre, et l’on peut aussi apercevoir une partie du toit en face du Stade de France. Les bassins du CAO (entre 5000 et 6000 places) seront livrés en avril 2024, avant d’être testés grandeur nature dans le cadre de la natation artistique et du plongeon avant le début des Jeux. Pour les épreuves de natation course, il y aura 2 jours de test à la Défense Arena (15000 places).

Gazeaud précise : « On ne peut pas la tester avant (le printemps 2024) car c’est une salle de spectacle et de matchs de rugby. Le temps que l’on prend pour l’immobiliser crée une perte d’exploitation. Ce sera la première fois que l’on y installe une piscine avec toutes les contraintes liées (portance, poids du bassin et hauteur d’eau à gérer avec le parking en-dessous…). Mais la Défense Arena est le meilleur emplacement pour la course. Que ce soient les nageurs ou spectateurs, ce sera pour tout le monde une expérience incroyable. L’organisation d’une telle compétition requiert un bel équipement afin d’avoir un magnifique spectacle son et lumière. L’Arena le procure dans le but de sublimer les courses ».

Du côté de l’eau libre, le 10KM se tiendra, lui, entre le Pont Alexandre III et la Tour Eiffel.

Concernant les épreuves paralympiques, seule la natation course est concernée et elle se fera aussi à la Défense Arena, dans la longue tradition et philosophie, stipulant que les épreuves handi et valides doivent avoir lieu au même endroit, avec la possibilité pour les paranageurs de performer devant 15000 personnes.

Bouygues Bâtiment Ile-de-France / Potion Médiatique / Silvère KOULOURIS

BILLETERIE, NE LAISSEZ PAS PASSER VOTRE CHANCE !

Le 26 juillet dernier, dans ses colonnes, L’Equipe dévoilait le prix des places pour la finale du 100M nage libre entre 120 et 950 euros.

Responsable de l’organisation des sports aquatiques au sein du Comité d’organisation de Paris 2024, Sarah Mehammedia tient à apporter quelques précisions.

« Déjà, il faut parler de billetterie par session et non par épreuve. Ce jour-là, il n’y aura pas que le 100M. Un grand nombre de places a été fixé à un prix oscillant entre 15 et 24 euros, pour être à la portée du plus grand nombre. On ne doit pas cibler uniquement qu’une tranche spécifique qui, elle, pourrait y accéder. L’individu lambda doit pouvoir aller voir de la natation et les autres disciplines d’ailleurs. Une même politique est appliquée sur tous les sites. »

Et fans de natation, vous vous posez forcément tous la même question : mais où et comment acheter des places pour aller voir Marchand, Grousset, Henique, Wattel, Pigrée, Manaudou ou même l’Américain Caeleb Dressel ?

La vente de billets se fera sous la forme d’un tirage au sort, sur le même principe que la plupart des grandes compétitions : l’idée avancée par Paris 2024 n’était pas de prépayer des places mais de se connecter sur une tranche horaire.

Les premiers billets (9,6 millions au total) seront mis en vente en février 2023 via un tirage au sort pour lequel il faudra s’inscrire fin 2022. Et de quelle manière participer à ce tirage ? Pensez à candidater à la fin de l’année sur une plateforme dédiée, avec une petite astuce : celle de s’inscrire dès aujourd’hui au Club Paris 2024 (https://club.paris2024.org/fr/accueil).

En février 2023, seront mis en vente les premiers packs. Pour les billets par session, il faudra attendre mai 2023 (toujours avec tirage au sort). Enfin, les derniers billets disponibles seront mis sur le marché (sans tirage au sort) fin 2023.

« On a fait des études de consommateurs assez poussées dans différents pays pour regarder et s’assurer d’être dans les clous pour notre grille tarifaire », expliquait Tony Estanguet, le Président du comité d’organisation (COJO) dans L’Equipe. « 50 % des billets à moins de 50 euros sur les Jeux Olympiques et à moins de 25 euros sur les Jeux Paralympiques, c’est un bon équilibre. On a gardé des prix hauts dans les mêmes ordres de grandeur que les derniers Jeux, pas plus. »

Des billets qui devraient rapporter 1,174 milliard d’euros à Paris 2024 et entièrement dématérialisés, avec QR Code afin d’éviter les graves incidents de la dernière finale de l.igue des Champions au Stade de France.

Bouygues Bâtiment Ile-de-France / Potion Médiatique / Silvère KOULOURIS

UN HERITAGE A ENCADRER

Une fois les JO terminés, le Comité d’organisation de Paris 2024 rendra l’exploitation du CAO à la métropole du Grand Paris. Pour en faire quoi ?

En phase “héritage“, le CAO mettra à disposition le bassin de 50 m, la fosse à plongeon de manière biquotidienne, des bureaux et une salle de travail à sec.

Après les Jeux, le Centre aquatique aura une grande importance dans le dispositif de la fédération.

« Le CAO a un gros programme d’héritage à la fois sur le quotidien et également sur l’évènementiel. Sur la partie quotidienne, l’objectif est de créer une dynamique de haut-niveau dans le 93 », rajoute Basile Gazeaud. « Le pôle plongeon y sera installé de façon évidente puisque ce sera le seul endroit en France avec une plateforme de 10M et des équipements permettant la pratique du haut vol. Et puis, il serait également possible de rajouter un pôle de natation course, à ceci près de convaincre un entraîneur national d’aller s’installer à Saint-Denis (problématiques d’hébergement, de restauration…). L’idée serait d’en rajouter un en Ile-de-France ».

Concernant la partie évènementielle et les compétitions, d’après nos sources, la Fédération française de natation ambitionne de grandes choses. A cause de la guerre en Ukraine, la FINA (Fédération internationale de natation) a décidé de retirer les Championnats du monde 2025 prévus à la base à Kazan en Russie, et envisageraient fortement de les confier à la France, avec des épreuves à organiser notamment dans le nouveau Centre aquatique olympique. Il est aussi question de postuler à l’organisation des Championnats d’Europe 2026 dans l’idée d’animer régulièrement le site avec de grandes compétitions.

Les épreuves aquatiques des JO 2024 auront sans doute permis d’ici là d’accroître le nombre de licenciés de la FFN, mis un coup de projecteur sur les dispositifs « j’apprends à nager » et « Aisance Aquatique », des sujets qui tiennent à cœur au niveau de l’Etat. Si en plus, à l’image des derniers Mondiaux de Budapest, l’équipe de France brille à Paris, il est certain que de nombreux enfants rêveront d’imiter les nageurs tricolores dans les années à venir.

Antoine GRYNBAUM

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