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Contrat rempli pour l’équipe de France jeune ! Du 28 au 31 juillet se sont déroulés les championnats d’Europe jeunes à Montceaux-les-mine. Le centre nautique bourguignon a ainsi accueilli 23 pays différents et a vu briller les bleus sur la scène internationale. En effet, la France a décroché devant son public cinq titres de championne d’Europe (solo féminin et masculin, figures imposées, duo féminin et duo mixte), deux titres de vice-championne d’Europe (ballet d’équipe et highlight) et une médaille de bronze en figures imposées. L’objectif de médailles qu'affichait le collectif est donc largement atteint et nous revenons ici sur la compétition avec Annabelle Piednoir entraîneure en chef de l’équipe de France jeune. 

Quels étaient vos objectifs pour ces championnats ? 

L’objectif était très clair: ramener des médailles. Évidemment on ne connaissait pas le niveau des autres nations mais on a beaucoup travaillé pour assurer le plus haut niveau de performance possible. Ça a demandé plus de travail pour les chorégraphies en équipe contrairement aux duos et solos puisque nous avions des têtes de liste. Pour ces épreuves-là on ne visait pas seulement des médailles mais on voulait obtenir le titre. On est donc très contentes des résultats notamment avec les médailles d’or qui ont été remportées avec un véritable écart de points avec les deuxièmes.

Comment vous êtes vous préparé à cette échéance ? 

Pour le ballet d’équipe, le duo fille et les solos il s’agissait de chorégraphies travaillées toute l’année. Le duo et les solos ont été monté et travaillé en club et présenté aux différents championnats de France. Pour ce qui est de l’équipe, les filles nageaient ce ballet en club puisqu’il s’agissait d’une chorégraphie commune à tous les CNAHN (Centre national d’accès au haut niveau, ndlr) du pays. Donc avec cette chorégraphie déjà connue et maîtrisée par les filles on a eu le défi de mettre en place les effets artistiques et les portés lors des quinze jours de préparation (ce qui est vraiment peu) que nous avons eu. 

Photo: E.Doublet / Photo Synchro

Qu’est ce qui est différent lorsque le championnat est à domicile ? 

Au niveau logistique c’était plus simple : on avait plus d’info et de manière plus fluide. Après c’était une pression et un engouement que nous ne connaissions pas et on ne mesurait pas l’impact que ça pouvait avoir sur les filles. Avec seulement quinze jours de préparation nous n’avons pas le temps de bien connaître les nageurs pour être sûres que chacun d’entre eux allait gérer le stress qu'un évènement comme celui-ci entraîne. On est arrivés quelques jours avant le début des épreuves à Montceaux-les-mines et l’accueil que nous avons reçu a été exceptionnel. Tout le monde s’est occupé de nous que ce soit les personnes de l’hébergement, du club ou encore de la piscine et nous avons ainsi créé des liens et bénéficié d’un soutien très fort. C’était aussi chouette de pouvoir partager des moments de compétition avec un groupe plus étoffé : il y avait beaucoup de membres de la fédération qui sont venus pour l’organisation et la gestion du championnat ou tout simplement pour nous voir et avoir tout ce monde avec nous c’était très fort et fédérateur. 

Quelle regard portez-vous sur le niveau de ces championnats ?

Je ne suis pas encore capable d’analyser les choses car on est resté très focalisé sur nos performances. On avait de vrais objectifs techniques et physiques et on est restées centrées sur ça. En tout cas la concurrence était là, il y avait des chorégraphies assez abouties au niveau artistique avec un contenu de difficulté avancé. Côté exécution, on savait que nous avions beaucoup de travail pour rivaliser avec les nageuses italiennes notamment qui sont très fortes là-dessus et l’Espagne aussi qui a une vraie dimension physique dans ses programmes.

Photo: FB : Montceaux-Olympique-Natation

Depuis plusieurs années les résultats de nos jeunes nageuses ne fait que progresser dans la hiérarchie internationale, il s’agit d’une génération particulièrement douée ou d’un système de formation national qui évolue ? 

Il y a deux choses. A court terme, on a l’effet des résultats des équipes de France senior et junior du début de l’été. Elles ont ouvert des portes et donné des clés au niveau mental pour que nos jeunes puissent se dire que, elles aussi, elles peuvent bousculer la hiérarchie. Et la deuxième chose c’est qu’il ne s’agit pas du travail de ces dernières semaines ou de ces derniers mois mais du travail et la restructuration de ces dernières années. Le système autour des CNAHN ouvre des possibilités différentes de suivi de formation des entraîneurs, de l’engagement des clubs formateurs et des clubs avec un CNAHN dans le projet des nageurs. Toute cette force fédératrice s’est particulièrement ressentie lors de ces championnats à la maison. Donc oui on avait des athlètes très forts cette année mais je pense qu’il y a un système et une structuration qui a permis de mettre en place et monter ses performances.

Vous parliez du travail d’exécution, quels sont aujourd’hui les points faibles et les points forts de l’équipe de France jeune ?  

Oui je parlais d’exécution et c’est encore d’actualité, on l’a bien vu ce week-end : on a encore du travail. Nous avons aussi une faiblesse sur les portés. Cette année on a eu beaucoup de « voltigeuses » dans le collectif, on a donc dû en transformer certaines en porteuses ce qui a demandé un vrai travail de technique de portés et de force. En effet, on a du palier au profil de l’équipe qui était plutôt homogène et longiligne. Normalement, on a une équipe avec des gabarits différents qui permet naturellement de définir les postes de chaque nageuse. Là on a dû pousser certaines nageuses légères à des rôles de porteuses principales alors qu’elles n’ont jamais pris ces postes dans leurs clubs. Pour ce qui est de nos points forts on affiche une grande force technique : cela est notamment visible sur les résultats en figures imposées. On a aussi eu des nageurs avec une condition physique générale solide et bien construite. 

Photo: FB : FFN Natation artistique 

La saison n’est pas terminée puisqu’il y a les championnats du monde jeunes à Charlotte (Etats-Unis) du 10 août au 13 août. Comment va se positionner la France sur cette échéance ?

Pour cette dernière échéance jeune nous présenterons que nos deux solistes : Laelys Alavez et de Lucas Valliccioni. Le choix de partir en petit comité est multifactoriel. L’une des raisons est que nous avons une soliste, Laelys, qui enchaîne 4 compétitions majeures en 2 mois (Championnats d’Europe junior puis jeunes puis les championnats du monde jeune puis junior). Nous ne voulons pas la mettre dans le rouge et l’engager sur trop d’épreuves. Nous avons donc quelques jours de stage à l’Insep (Institut national du sport de l’expertise et de la performance, ndlr) et nous partons dimanche. On emmène ces deux nageurs pour qu’ils aillent chercher le titre de champion du monde ! 

Recueilli par Solène Lusseau

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