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La fructueuse semaine française du côté des relais s'est poursuivie, ce mardi soir, avec l'argent sur le 4x200 m mixte. Hadrien Salvan, Wissam-Amazigh Yebba, Charlotte Bonnet et Lucile Tessariol n'ont cédé l'or à la Grande-Bretagne que dans les cinquante derniers mètres.

« C'était intense. Nous étions attendus car ce matin, nous étions premiers des séries. Nous voulions gagner, tout en sachant que nous avions de solides adversaires. Finir deuxièmes, c'est quand même une très belle réussite. » Wissam-Amazigh Yebba résume avec brio la performance collective française du soir : l'argent sur 4x200 m mixte. « On s'est tous donnés, et c'est ce qui compte », ponctue-t-il avec un sentiment de devoir accompli.

Comment expliquer la dynamique des relais tricolores du moment ? « Une nation forte, ça se voit aussi dans les relais », assène Charlotte Bonnet. « Nous avons prouvé, cette semaine, que nous étions entre la première et la quatrième place à chaque fois. C'est franchement super. Ça prouve aussi que nous sommes une bonne équipe, dans une bonne ambiance tous ensemble. Il y a des performances individuelles mais, en relais, nous faisons de très belles choses, et ce n'est pas fini. C'est super. D'autant que sur le 4x200 m, tant chez les filles que chez les garçons, ça fait longtemps que les résultats sont plus compliqués que ce qu'on a pu connaître. Alors, ça fait plaisir de les revoir sur les podiums, même si ce n'est qu'aux championnats d'Europe. C'est déjà super. Je suis vraiment contente de partager ce podium. Nous sommes tout de même vice-champions d'Europe ! C'est super cool ! »

Pour elle comme pour Hadrien Salvan, c'est aussi une façon de contre-balancer des performances individuelles parfois inconstantes. « J'abordais ces championnats en mettant les épreuves individuelles au même niveau que les relais. Pour moi, c'était la même chose. J'abordais toutes les courses avec la même envie, la même motivation. Je savais aussi que j'aurais plus de mal à monter sur des podiums en individuel. Pour moi, c'était une belle façon d'y accéder. C'est sûr que c'est plus facile quand on est accompagné de trois nageurs de haut niveau que quand on est tout seul », sourit-il.

Dans l'histoire de l'accession à la deuxième marche du podium, la chevaleresque résistance de la benjamine Lucile Tessariol, 18 ans, face à l'épouvantail britannique Freya Anderson, dans le dernier relais, a suscité une certaine admiration de ses collègues. « Ça s'est super bien passé alors que j'étais très stressée cet après-midi par rapport au fait de m'élancer quatrième. Finalement, j'ai plongé et je me suis dit “il faut que kiffe à fond”. Sur le plot, je me suis dit “maintenant, tu profites”. C'est ce que j'ai fait. J'ai vu que j'étais à côté d'elle et je me suis dit que je pouvais tenir. Je me suis donnée à fond pour l'équipe. Ç'a donné un très beau résultat donc je suis très contente. »

Quelle est, finalement, la saveur de l'argent ? « J'ai envie de dire la même (que l'or) », répond Wissam-Amazigh Yebba. « Quand on y va, qu'on s'arrache, que c'est dur, qu'il fait nuit au moment où l'on plonge... On a tout donné, c'est comme ça, c'est le sport, c'est pour ça qu'on en fait. C'est une réussite ! » Le bonhomme a déjà glané deux médailles en équipe cette semaine. « Il est blasé, un peu ! », tacle Charlotte Bonnet, provoquant l'hilarité générale. « Je suis vraiment content d'avoir intégré l'équipe sur cette première sélection », confirme l'intéressé. « Ce n'est que du plaisir. C'est une belle équipe. Hâte d'y être l'année prochaine. » Nous aussi.

À Rome, David Lortholary

Photo KMSP/Stéphane Kempinaire

 

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