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Clément Mignon est un nageur à « sang-froid », un sprinteur qui ne révèle rien de ses sentiments. Quand on l’interroge, il demeure stoïque, presque distant, et pourtant… Pourtant, l’envie est palpable. L’envie de nager vite, l’envie de confirmer des choix de préparation et, surtout, le désir d’assumer le statut et le rôle que lui confère la retraite des principaux cadres de l’équipe de France. Rencontre.

Comment te sens-tu à l’heure d’aborder ces championnats de France ?

Je me sens bien.C'est ma première compétition depuis un petit moment, je suis curieux de voir ce que ça va donner. J'ai enchaîné pas mal d’entraînements ces derniers temps, un stage en altitude avant le Golden Tour-Camille Muffat de Marseille (début mars) et un second stage de trois semaines par la suite qui, je l’espère, vont porter leurs fruits.

C’est la première fois que tu réalises pareille préparation ?

Oui, ça a été décidé en concertation avec mon entraîneur (Mathieu Burban, Cercle des Nageurs de Marseille, ndlr). L’idée, c’est de profiter de cette année post-olympique pour essayer de nouvelles choses et lancer la préparation des Jeux Olympiques de Tokyo dans les meilleures conditions.

As-tu le sentiment d’avoir progressé ?

Je ne me suis jamais aussi bien entraîné sur une saison. Je me sens aussi plus mature, plus concentré. Voilà pourquoi j’ai hâte de voir ce que ça va donner en compétition.

Et physiquement, comment as-tu encaissé tes stages en altitude ?

C’est la première fois que j’enchaînais autant et aussi longtemps. Pourtant, je n’ai pas éprouvé de baisse de régime particulière. En dépit de l’altitude, j’ai vraiment bien travaillé. Donc que de bonnes choses et beaucoup d’envie (sourire)

Que vises-tu à  Strasbourg ?

J’espère me qualifier sur 50, 100 et 200 m nage libre pour les championnats du monde de Budapest. Mais au-delà même de ces qualifications, j’ai hâte de me confronter aux autres nageurs. Il me tarde de retrouver le combat. Ça commençait à me manquer !

50-100-200 mètres nage libre : c’est un vaste programme ?

Oui, mais comme je le disais précédemment, l’année post-olympique est propice à ce genre de programme.

Depuis les Jeux de Rio, plusieurs grands noms de la natation tricolore ont pris leur retraite des bassins. Comment vis-tu ce renouvellement générationnel ?

Il y a toujours des cycles dans le sport de haut niveau. La relève a peut-être un peu tardé à se montrer, mais les potentiels sont là ! Beaucoup de très grands nageurs sont partis et maintenant, c’est à nous d’améliorer nos chronos pour écourter au maximum cette période de creux.

Dès cet été ?

Ce serait bien. A titre personnel, je m’entraîne pour briller aux championnats du monde, pas forcément pour m'illustrer aux championnats de France.

Et comment s’opère la transition générationnelle au Cercle des Nageurs de Marseille ?

Des nageurs historiques du club ont tiré leur révérence et beaucoup de nouveaux visages sont arrivés l'année dernière. Malgré tout, l’émulation est toujours la même : nous sommes prêts à en découdre. A vrai dire, je ne sens pas beaucoup de différence avec les années précédentes.

Et qu’en est-il de tes ambitions concernant les relais 4x100 et 4x200 m nage libre ?

J’espère être une pièce maîtresse des relais. A moi d’assumer cette ambition et de tout donner pour m’imposer. Il s’agira aussi de sauvegarder l’esprit des relais. Pour l’heure, il va falloir reconstruire, mais très vite, j’en suis persuadé, les résultats vont suivre. Une histoire a été écrite, à nous de prendre la relève !

Recueilli par A. C.

Photos : KMSP/S. Kempinaire

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