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Du vendredi 15 au dimanche 17 février, la ville de Cayenne accueillera trois jours durant le meeting de Guyane Festi'Nat qualificatif pour les Carifta Games qui se tiendront à la Barbade du 20 au 23 avril. L'occasion pour la rédaction de Natation Magazine de consacrer un numéro spécial à la natation guyanaise (téléchargeable gratuitement ici) et de rencontrer quelques-uns des plus emblématiques nageurs de la région sud-américaine. A commencer par Dorian Pedro-Leal.

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Complexé par son poids, Dorian voit d’abord dans la pratique de la natation l’occasion de perdre ses rondeurs. « Jusqu’à 13 ans, je pataugeais plus que ce que je nageais. J’ai commencé ensuite en club à la piscine de Kourou, mais je n’avais que deux entraînements par semaine, en loisirs. Quand David Canu, le coach du Megaquarius, m’a remarqué, je savais à peine faire le crawl et il m’a fallu un mois de stage l’été pour que j’apprenne à virer et à respirer correctement. Le tout sans lunettes ». Champion de Guyane sur 50 m papillon pour l’une de ses toutes premières courses officielles, le Kouroucien se prend pourtant rapidement de passion pour la compétition. Même s’il doit encore composer avec des conditions d’entraînement pour le moins précaires. « Comme je n’avais plus le droit de nager dans le bassin de 25 mètres et que je ne voulais pas quitter ma famille pour aller à Cayenne, je me suis entraîné dans la piscine d’un hôtel. Un bassin de 20 mètres, sans plot ni ligne d’eau ». Toujours sous la houlette de David Canu, Dorian n’en poursuit pas moins sa progression. Sélectionné à deux reprises pour les Carifta Games, il décroche l’or sur 50 m papillon et le bronze sur la distance supérieure pour sa troisième participation aux championnats de Caraïbes. L’heure du départ pour la métropole est venue !

« Ce n’était plus possible de continuer comme ça », confirme Dorian. « En Guyane, je n’avais ni les infrastructures, ni les moyens pour faire du haut niveau. Je manquais de technique et de kilométrage ». Autant de choses qu’il va trouver à Font-Romeu, où la présence de son coéquipier Qulaüs Quammie, facilite une acclimatation pourtant difficile. « Le froid, la séparation avec ma famille, le passage à deux entraînements par jour du lundi au samedi, les cours… Tout n’a pas été simple ». Le spécialiste de papillon n’hésite d’ailleurs pas à parler de « la pire année de (sa) vie » quand il se remémore ses premiers mois dans la station pyrénéenne. Rentré au pays pendant les fêtes de Noël, il est même à deux doigts de ne pas retourner en métropole. Reboosté par une place en finale A aux championnats de France en 2017 sur 100 m papillon, Dorian finit par mieux supporter de ne pas voir grandir sa petite sœur ou d’être obligé de se lever à 4 heures du matin pour se rendre à l’entraînement à pied depuis son appartement en centre-ville. Jusqu’à cette saison 2017-2018 où le turn-over d’entraîneurs à Font-Romeu (cinq en quelques mois) et l’absence de résultats probants mettent à nouveau à mal sa motivation. Après trois mois de réflexion, il se rend cependant compte que la natation lui manque. En septembre, il a donc repris le chemin du bassin, mais à Canet-en-Roussillon. Entre les cours de psycho par correspondance, les heures d’administration qu’il effectue au club dans le cadre d’un contrat civique et les deux entraînements quotidiens, « l’ancien » de la bande (il vient d’avoir 23 ans, ndlr) semble avoir désormais trouvé son équilibre.

J.-P. C.

Bien que les conditions n’aient pas toujours été réunies à son épanouissement, Dorian Pedro-Leal a toujours fait preuve de caractère pour continuer à vivre sa passion aquatique (KMSP/Stéphane Kempinaire).

DORIAN PEDRO-LEAL

Né le 27 janvier 1996

A Kourou

Clubs : Megaquarius, puis Canet 66

Spécialités : 50 et 100 m papillon

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