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Forcément, on attendait davantage de Jordan Pothain. Il nous avait habitués à tellement mieux. Reste qu’à 23 ans et après seulement trois saisons complètes au plus haut niveau – et déjà une finale olympique sur 400 m nage libre – le Grenoblois a connu lors de la première journée des championnats de France de Strasbourg le premier « accroc » de sa jeune et prometteuse carrière. Vainqueur du 400 m nage libre, mais en seulement 3’50’’06, loin, trop loin finalement des 3’47’’43 requis pour décrocher sa qualification pour les championnats du monde de Budapest (23-28 juillet), Jordan Pothain a manqué de jus et sans doute un peu d’expérience pour rendre une copie parfaite. Décryptage de sa performance en compagnie de son entraîneur, Guy La Rocca.

Quel regard portes-tu sur la course de Jordan ?

C’est une déception ! On a essayé des choses, mais ça n’a pas fonctionné.

Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné ?

Je pense qu’une grosse fatigue s’est installée depuis le début de la saison. C’était un choix de procéder un peu différemment afin de digérer ce qui s’était passé l’année dernière. Mais franchement, même si le chrono n’est pas exceptionnel (3’50’’06), Jordan m’a dit que ses sensations n’étaient pas si mauvaises que ça. Il va falloir tirer des enseignements de sa performance, mais n’oublions pas également que Jordan a eu une ascension plutôt fulgurante et anormale, tellement tout est allé vite. C’est peut-être bien d’être dans le dur cette année, ça va nous apporter énormément de choses. Nous ferons le bilan à l’issue des championnats de France, pas avant ! Il lui reste le 200 et le 100 mètres et puis, nous ne sommes pas du genre à tomber dans la dramaturgie.

​Guy La Rocca (deuxième au premier rang en partant de la droite) pendant les Jeux Olympiques de Rio.

On a presque le sentiment que cette performance en demi-teinte ne t’inquiète pas trop.

Non, parce que l’on vient tout juste d’entamer un nouveau cycle olympique. Quitte à vivre un accroc autant qu’il se déroule pendant cette année post-olympique plutôt qu’à quelques mois des Jeux de Tokyo. Je pense même que ça va nous aider à corriger certains détails.

A ce sujet, regrettes-tu que Jordan ne se soit pas davantage confronté sur ses distances fétiches, comme ça avait d’ailleurs été le cas l’année dernière ?

L’année dernière, on s’était dit que ça devait être une année exceptionnelle parce qu’il y avait la qualification pour les Jeux. Nous avions donc privilégié la confrontation, mais encore une fois, sa courbe de progression était tellement exponentielle qu’à un moment donné je me doutais qu’il y aurait un moment de moins bien. J’ai cru que ça allait lui arriver plus tôt, pendant les championnats du monde de Windsor en petit bassin (décembre 2016), mais il a su rebondir.

Recueilli par A. C.

Photos : KMSP/S. Kempinaire

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