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Ce n’est pas banal. A vrai dire, c’est même plutôt rare de voir une famille donner autant à son sport. On connaissait les fratries Manaudou (Laure et Florent) et Metella (Malia et Mehdy) en natation, les sœurs Tremble (Laura et Charlotte) en natation artistique et voilà qu’à présent il faut composer avec les cousins Vernoux (Romain, Thomas et Ema) qui participent depuis le 12 janvier au championnat d’Europe de water-polo à Budapest.

Le parcours est le même. « On a tous commencé au Cercle des Nageurs de Marseille », commence Thomas, 17 ans, grand espoir du water-polo tricolore qui dispute en Hongrie son second Euro après l’édition barcelonaise de 2018. L’envie est identique. « Ce qui nous a plu, c’est de jouer dans l’eau et l’esprit collectif de ce sport », continue Romain, 20 ans, champion d’Europe avec le CNM, l’année dernière, à l’instar de Thomas. La fierté est également partagée. « Ça fait plaisir de jouer en équipe de France et de croiser les cousins pendant une compétition européenne », conclut Ema, 16 ans, la benjamine du trio qui découvre, elle, le plus haut niveau international sur les rives du Danube.

Thomas Vernoux (KMSP/Stéphane Kempinaire)

En dépit de ces similarités, les trois cousins n’ont pas vécu la même compétition en Europe centrale. Si Ema et les filles de l’équipe de France sont d’ores et déjà assurées de participer au Tournoi de qualification olympique qui se tiendra du 8 au 15 mars à Trieste, Thomas et Romain ont, eux, vu leur rêve olympique voler en éclat après une défaite concédée d’entrée face aux Géorgiens (7-9 le mardi 14 janvier). « C’est forcément décevant, mais voilà c’est le sport », livre Thomas. « On avait les armes pour faire mieux et on l’a d’ailleurs montré ensuite face aux Italiens et aux Grecs, puis contre les Pays-Bas, mais ça n’a pas été suffisant. » « On ne peut même dire que nous étions stressés à l’heure d’entrer en lice contre la Géorgie », poursuit Romain. « On les a joués plusieurs fois ces Géorgiens et à chaque fois on les a battus », renchérit Thomas. « On ne va pas refaire le match, mais ils ont forcé leur destin et il y a eu aussi quelques situations qui ont été sifflées en notre défaveur. »

Romain Marion-Vernoux (KMSP/Stéphane Kempinaire)

Pour autant, les deux garçons restent confiants en l’avenir. Il faut dire que les cousins sont en pleine progression. « Le titre continental qu’on a remporté l’année dernière avec Marseille nous a permis de faire le plein d’expérience », abonde Romain. « On arrive à mieux gérer nos efforts, à bien aborder ces rencontres à enjeux », enchaîne Thomas. Sans compter qu’au sein du collectif national, ils peuvent compter sur les conseils des « anciens » de 2016. « C’est sûr qu’ils ont réalisé de grandes choses », consent Thomas, « mais c’est surtout en enchaînant les matchs de haut niveau que l’on va progresser. Il n’y a rien de mieux que la confrontation pour emmagasiner du vécu. » Un vécu dont ils auront besoin pour se projeter avec ambition sur les Jeux olympiques de Paris en 2024. « Ça aurait été mieux d’aller à Tokyo pour se préparer », regrette Romain, « mais maintenant on va être complètement focalisé sur les JO de Paris. C’est quand même un gros challenge à relever. » « Il faudra être performant pour faire partie de cette équipe », complète Thomas. « A un moment, il n’y a plus de jeune ou d’ancien, ce sont les meilleurs qui joueront. C’est la règle du haut niveau. »

Ema Vernoux (KMSP/Stéphane Kempinaire)

De son côté, Ema ne boude pas son plaisir de vivre une campagne de qualification olympique. Il y a quatre ans, les garçons avaient arraché leur ticket à l’issue d’une séance de tir au but restée dans les annales. Le genre de rendez-vous que n’importe quel compétiteur rêve de vivre un jour. « Je suis heureuse d’être embarquée dans cette aventure, même si je sais que je suis encore en phase d’apprentissage. Je suis la plus jeune du groupe. Il faut que je fasse la démonstration de mes qualités. » Aujourd’hui, le talent de la cousine Vernoux saute aux yeux, mais le chemin qui la sépare du plus haut niveau est encore long. « Je sens que je suis en pleine progression », souffle le meilleur espoir féminin du championnat de France 2019. « Je profite de ces moments au sein du collectif national pour observer les autres joueuses et accumuler de l’expérience en vue des Jeux de Paris. » Là-dessus, aucun doute, l’ambition est la même. « On rêve tous les trois des Jeux de 2024 », confirme Thomas, « mais on n’ira pas en touriste. On veut être compétitif et montrer ce qu’on sait faire. »

A Budapest, Adrien Cadot

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