L’épreuve de coupe du monde 10 km d’Abu Dhabi (Emirats arabes unis – 09 novembre 2018) revêt cette année un enjeu particulier pour les nageurs de l’équipe de France eau libre. Tout nageur classé dans le « top 10 » de la course à l’arrivée validera, en effet, le critère de pré-qualification requis pour les championnats du monde 2019, compétition tremplin pour les Jeux Olympiques de 2020. A trois jours du rendez-vous, Marc-Antoine Olivier (Denain Natation Porte du Hainaut), médaillé de bronze à Rio en 2016, affiche sérénité, confiance et ambition.
Le mode de qualification interne à l’équipe de France pour les Mondiaux 2019 et les Jeux de 2020 rend cette manche de coupe du monde bien particulière. Comment l’appréhendes-tu ?
J’ai déjà vécu une phase de qualification similaire pour une qualification olympique il y a quatre ans. Je n’ai donc pas d’appréhension particulière. Je l’aborde sereinement. Il est très important de performer sur cette compétition, histoire de se libérer et de préparer la suite de la saison sans avoir à courir derrière les chronos en bassin pendant l’hiver (l’autre voie d’accès vers la pré-qualification, ndlr).
(KMSP/Stéphane Kempinaire).
Dans quel état de forme te trouves-tu ?
Une compétition aussi importante, aussi tôt dans la saison, nous a poussé à réattaquer l’entraînement très fort dès septembre, avec un kilométrage important et une intensité dans les séries que l’on ne retrouve habituellement pas avant janvier. J’ai très bien encaissé ces deux derniers mois d’entraîement. Rien à voir avec l’an dernier, où j’ai passé presque trois mois sans pouvoir m’entraîner correctement à cause de ma blessure. Tout ça, c’est derrière moi, je suis maintenant à 100% de mes capacités physiques. Ce qui me donne aussi beaucoup de confiance au plan psychologique, de la sérénité pour bien travailler à l’entraînement et répondre présent en compétition.
Depuis la rentrée, as-tu mis en place de nouvelles choses en dehors de l’entraînement pour chercher à optimiser tes performances ?
Je vais entamer un suivi avec une nutritionniste de l’ASPTT Montpellier pour optimiser mon alimentation. Depuis septembre, j’ai aussi commencé un suivi plus régulier avec les kinés, pour optimiser la récupération, avec des séances de massages deux fois par semaine. Je suis aussi plus vigilant sur mon sommeil, je me couche à des horaires plus réguliers, je sors moins, ce qui me fait gagner presque deux heures de repos par nuit, c’est énorme. Mon hygiène de vie est globalement meilleure, et j’en ressens les bénéfices à l’entraînement au quotidien.
(KMSP/Stéphane Kempinaire).
Revenons à la compétition qui t’attend vendredi. Comment vas-tu aborder cette course ? Quelle sera ta stratégie ?
Le plateau sera très relevé avec de nombreux bons nageurs de bassin, beaucoup de passages de bouées, il faudra être très vigilant, ne pas se faire piéger. J’ai un plan en tête, plusieurs en réalité, car il faudra nécessairement s’adapter aux circonstances de course, selon le timing des attaques, de quels nageurs seront aux avant-postes. En coupe du monde, les scénarios de course peuvent être très différents de ceux que l’on connait en grands championnats, l’enjeu est moindre, les nageurs ont tendance à prendre plus de risques.
Est-ce que la perspective de devoir entrer dans le « top 10 » va affecter ta stratégie ?
Honnêtement, je n’y pense pas trop. Je viens avant tout pour jouer la gagne. C’est la meilleure approche pour valider ce critère de pré-qualification.
Recueilli par F. L.