À 24 ans, l’ancienne capitaine du LUC, quatre fois championne de France, sacrée championne d’Europe avec le club hongrois de Dunaujvaros au printemps dernier, mène le collectif tricolore aux championnats d’Europe de Barcelone. Une occasion pour la Nordiste de poursuivre sa progression au plus haut niveau international et d’encadrer une nouvelle génération de joueuses dans l’optique d’une participation aux Jeux de Tokyo en 2020. Un apprentissage long et parfois douloureux, comme les Bleues ont pu en faire l’amère expérience face à une solide formation israélienne (9-5). Si la victoire est au rendez-vous, les Françaises n’ont pas fait montre d’une grande sérénité à l’heure de valider leur ticket pour les quarts de finales de la compétition catalane.
Que retiens-tu de cette rencontre ?
Ça a été plus dur que prévu, mais c’était un match à enjeu puisqu’on jouait notre place en quart de finales. C’est dans la tête que ça s’est joué. Florian (Bruzzo, sélectionneur national) a donné plus de responsabilités aux jeunes. On pensait qu’elles allaient tenir la baraque, mais ça a été plus compliqué que prévu. Et quand on a commencé à imposer notre rythme, l’arbitrage n’a pas tourné en notre faveur. On aurait dû l’ignorer, mais on s’est focalisé dessus et on est progressivement sorti de notre match. C’est frustrant parce que c’est une formation que l’on devrait battre de dix buts et là on s’enlise dans des erreurs et des mauvais jugements.
On a parfois eu l’impression que vous coinciez un peu physiquement.
Non, je ne pense pas que ce soit un problème de physique. Je crois surtout qu’on ne s’attendait pas à ce que les Israéliennes mettent un tel rythme et un tel engagement d’entrée. On aurait dû leur tenir tête, mais je ne sais pas trop ce qui s’est passé dans nos têtes… Non, vraiment, je ne sais pas… Il va falloir prendre le temps d’analyser cette partie pour comprendre. Ce qui est sûr, en revanche, c’est qu’on a raté une occasion de prendre du plaisir en se mettant une pression inutile pour assurer notre place en quart.
(Deepbluemedia).
L’apprentissage du haut niveau est fait de hauts et de bas…
Oui, c’est sûr, ça fait partie d’un apprentissage et puis on apprend plus de ses échecs que de ses réussites, mais je sais que nous sommes en forme, que la préparation a été bonne et qu’on aurait pu faire beaucoup mieux. Nous n’avons aucune excuse.
Pour autant le contrat est rempli : vous êtes qualifiées pour les quart de finales des championnats d’Europe de Barcelone. Qu’est-ce que cela représente ?
C’est satisfaisant, mais ce n’est pas un aboutissement ! Nous, on attend les grosses rencontres, les matches dans lesquels on va pouvoir se frotter aux meilleures joueuses et montrer de quoi on est capable. Je pense aussi que cela nous aidera à développer notre jeu. Pour le moment, je pense que nous sommes plus à l’aise en position de challenger.
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Comment juges-tu la progression du groupe féminin depuis la prise de fonction de Florian Bruzzo en septembre 2016 ?
Notre objectif, ce sont les Jeux de Tokyo en 2020 ! Pour cela, des moyens considérables ont été mis en œuvre. C’est génial, mais il faut répondre présent et se montrer à la hauteur. Pour autant, je trouve que nous progressons. Physiquement, par exemple, j’ai l’impression que nous sommes de mieux en mieux. Aujourd’hui, le grand chantier concerne la tactique. C’est vraiment dans ce domaine que la marge qui nous sépare du très haut niveau est la plus grande.
Géraldine Mahieu pose avec la coupe du LEN Trophy, son premier trophée international. (Photo: Géraldine Mahieu).
A titre personnel et après une saison exceptionnelle couronnée par un titre de championne d’Europe, quelle place occupes-tu au sein du collectif national ?
Les filles respectent le travail que j’ai réalisé cette année. Ça leur donne envie car c’est une expérience hors du commun. Elles doivent savoir que rien n’aurait été possible sans elles. Tout le monde m’a aidé ! C’est parce que je suis soutenu que j’ai pu pleinement m’exprimer dans le championnat hongrois.
Recueilli à Barcelone par A. C.