A l’issue d’un ballet technique maîtrisé, l’entraîneur de l’équipe de France Laure Obry a accepté de nous accorder quelques minutes pour évoquer le départ d’Iphinoé Davvetas qui, après sept années au sein de l’équipe de France, a nagé son dernier ballet avec ses partenaires du collectif national.
Il y a beaucoup d’émotions aujourd’hui, entre les nageuses, mais aussi entre les entraîneurs. Une page serait-elle en train de se tourner ?
Beaucoup de nageuses sont maintenant engagées dans le projet Paris 2024. Marie Annequin a décidé de prolonger sa carrière jusqu’à Tokyo, mais Iphinoé Davvetas a fait un autre choix. Elle était, elle-aussi, engagée à fond dans le projet, mais finalement sa route s’arrête aujourd’hui, aux championnats d’Europe de Glasgow. Chaque fille l’a accepté, mais il est normal que ça craque un peu à l’issue de l’équipe technique, le dernier ballet qu’elles partagent ensemble.
As-tu eu besoin de gérer ce départ au sein du groupe ?
Non, pas du tout ! J’ai pris soin de rappeler aux filles quel était notre objectif en les invitant à ne pas se laisser submerger par l’émotion. Ça aurait pu avoir un effet négatif. J’en avais d’ailleurs parlé avec Iphinoé en amont de la compétition. Elle était parfaitement consciente des enjeux et de ses responsabilités.
(Deepbluemedia)
Le départ d’Iphinoé peut-il être préjudiciable à l’équipe de France ?
Iphinoé a profité de sa dernière saison pour transmettre aux plus jeunes l’expérience accumulée au fil des années et des compétitions. Elle a transmis ce qu’elle avait à transmettre. Place aux jeunes maintenant. A elles de se prendre en main. Il n’y aura pas toujours quelqu’un pour leur montrer la voie. Pour Marie (Annequin) ce sera sans doute plus difficile, mais c’est aussi ça le sport de haut niveau. Il faut savoir mettre de côté ses émotions et se concentrer sur la performance.
La natation artistique tricolore a longtemps eu du mal à conserver ses nageuses. Pour la première fois depuis des années, vous allez disposer d’un groupe solide et talentueux jusqu’aux Jeux de Paris. Ça ne peut inciter qu’à l’optimisme.
Nous poursuivons le même objectif : se qualifier aux Jeux ! Il y a Paris, bien sûr, mais qui sait, il y aura peut-être aussi Tokyo. Si ça permet de s’inscrire dans la durée, ce n’est pas plus facile au quotidien. Au staff d’être vigilant.
Recueilli à Glasgow par A. C.