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En dépit d’une convaincante prestation défensive, l’équipe de France de water-polo s’est inclinée face à l’Espagne 7-4 (1-0/4-1/2-2/0-1). Après un passage à vide dans le deuxième quart-temps, les joueurs de Nenad Vukanic se sont adjugés les deux dernières périodes 3-2. Vendredi (18h30), ils joueront contre Malte avec l'obligation de l'emporter pour espérer se qualifier en 1/8ème de finale contre la Russie ou la Roumanie. Avant ce rendez-vous ô combien déterminant, nous avons débriefé en compagnie de Guillaume Dino, 23 ans, dont le rôle au sein du collectif national ne cesse de grandir.

Que retiens-tu de cette confrontation ?

On n’est jamais très loin, mais nous ne parvenons pas à franchir ce cap qui nous permettrait de nous rapprocher de ce genre de formation. On commence même plutôt bien, on prend 1-0 dans le premier quart, mais dans le deuxième, on a un trou d’air et c’est là qu’on lâche le match, en fait (il grimace)...

Paradoxalement, vous êtes solides en défense, mais hésitants en phase offensive. Comment l’expliques-tu ?

Nous avons énormément progressé sur le plan défensif, mais c’est vrai qu’en attaque, on éprouve davantage de difficultés. Malgré tout, je ne suis pas inquiet, il y a de bonnes choses, ça va venir petit à petit. On n’est pas très loin de l'Espagne, il suffit juste de continuer de travailler et ça finira par payer.

(Deepbluemedia)

La rencontre face à l’Espagne ressemble étrangement à celle que vous avez disputez lundi (16 juillet) contre le Monténégro (défaite 8-6, ndlr). Vous démarrez fort, puis cédez sous la pression adverse avant de revenir dans la partie.

C’est vrai qu’il y a des similitudes, mais il ne faut pas oublier que ces formations ont de l’expérience, elles jouent des médailles à chaque compétition alors que nous sommes encore en phase d’apprentissage. Nous avons l’objectif de bousculer les meilleures équipes donc à nous de travailler et de corriger ce qui ne va pas pour y parvenir.

N’est-ce pas frustrant à la longue ?

Oui, évidemment ! Il n’y a jamais de bonne défaite, c’est toujours frustrant, encore plus aujourd’hui, où j’ai le sentiment qu’on est vraiment pas loin de les titiller.

(Deepbluemedia)

Parlons un peu de toi, à présent. Avec le recul, que retiens-tu de la saison que tu viens de passer en Serbie (il a rejoint le club de Radnicki en début de saison dernière, ndlr) ? As-tu le sentiment d’avoir changé de statut au sein du groupe national ?

J’ai un autre rôle, c'est sûr… L’an passé, aux championnats du monde de Budapest, j’étais le petit jeune alors que cette année, je suis davantage impliqué. Pour autant, les personnalités importent peu. Ce qu’on essaie de faire, c’est de créer une force collective, de donner du sens à ce groupe, d’avancer tous ensemble. Aujourd’hui, c’est moi qui suis en avant, mais demain, ce sera quelqu’un d’autre. Mon statut a finalement peu d’importance.

Quels bénéfices as-tu tiré de cette expérience à l’étranger ?

J’ai énormément progressé en Serbie en découvrant notamment une autre manière de jouer au water-polo. Tous les week-ends on joue des gros matchs avec un engagement de tous les instants. Tout cela est passionnant et cette expérience doit aussi me permettre de faire grandir l’équipe de France.

(Deepbluemedia)

A ce sujet, Nenad Vukanic, votre entraîneur, trouve que vous êtes encore trop « naïfs ». Partages-tu son analyse ?

Oui, c’est vrai qu’on tombe encore trop souvent dans les pièges que nous tendent nos adversaires, mais c’est justement en disputant de plus en plus de rencontres de ce niveau que l’on va finir par gommer ces erreurs de jeunesse.

D’autant qu’avec le retour de Mehdi Marzouki, Romain Blary ou Alexandre Camarasa, tous absents pour blessure, l’équipe de France disposera à l’avenir de joueurs aguerris.

Il manque aussi Igor Kovacevic, donc c’est vrai qu’avec quatre joueurs de ce niveau, ça commence à faire beaucoup. Et puis, c’est important que ces joueurs d’expérience puissent partager avec les plus jeunes leur vécu au plus haut niveau. Ça permet bien souvent d’éviter les petits écueils dans lesquels on tombe encore trop souvent.

Recueilli par A. C. à Barcelone

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