Damien Joly n’est pas le genre de nageur à fuir les questions. Loin de là. L’Antibois, finaliste olympique du 1 500 m nage libre, sa distance de prédilection, aux Jeux de Rio en 2016, a connu une décevante saison post-olympique, marquée notamment par une non qualification aux Mondiaux de Budapest. Pour autant, il retient de cette mésaventure l’expérience accumulée. Et quand on lui parle de l’émergence des nageurs d’eau libre sur 1 500 m nage libre, il esquisse un sourire et se montre satisfait. Satisfait de voir son épreuve fétiche se densifier et lui permettre de poursuivre sa progression sur la scène internationale.
Que retiens-tu de ta finale du 400 m nage libre (premier Français en 3’54’’05) ?
C’était plutôt moyen, mais cela reste une compétition de travail. Et puis, il ne faut pas oublier que nager début février, ce n’est jamais facile. J’attendais quand même mieux de cette échéance. Il va falloir se remettre au travail.
C’est une histoire de chronos ou de sensations ?
Les sensations, ça va encore, mais je manque de jus ! Dans le dernier 50 mètres, je n’arrive plus à accélérer pour me mêler à la bataille et c’est un peu dommage.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
A quoi cela tient-il ?
C’est un problème technique, je pense. Je patauge un peu trop à la fin pour accélérer, mes appuis ne sont pas terribles, et puis penser à mettre les bras avant les jambes. Mais bon, tout cela est technique, et puis les premiers meetings en grand bassin, ce n’est jamais facile.
Sur quelles courses t’aligneras-tu aux championnats de France de Saint-Raphaël en mai prochain ?
Je nagerais les 400, 800 et 1 500 mètres nage libre. J’aimerais bien gagner les trois, mais on verra le jour J.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
La saison dernière a-t-elle laissé des traces psychologiques ou tout est évacué ?
Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai davantage d’expérience aujourd’hui que je n’en avais l’année dernière. Avec Franck (Esposito, son entraîneur à Antibes), nous avons géré la préparation différemment. Il n’y a pas d’appréhensions particulières, je m’en sers juste pour m’exprimer à ma pleine mesure et éviter de commettre de nouvelles erreurs. C’est plutôt formateur, en fait. Ça m’a apporté de l’expérience en plus.
Et quel est ton objectif de l’année ?
Etre médaillé sur le 1 500 m nage libre des championnats d’Europe de Glasgow. C’est ce que j’ai en tête et c’est pour ça que je travaille tous les jours à l’entraînement. Dans deux semaines, je pars en stage avec l’Italien Gabriele Detti (double médaillé de bronze olympique en 2016 sur 400 et 1 500 m nage libre, ndlr) pendant trois semaines avant de disputer le meeting de Milan. Honnêtement, je pense que tout ça va me permettre de progresser encore.
Et quel regard portes-tu sur l’émergence des nageurs d’eau libre, notamment Marc-Antoine Olivier et David Aubry, qui viennent de plus en plus souvent titiller les nageurs de bassin ?
C’est une bonne chose ! C’est bien que le demi-fond attire des nageurs de talent. Ça promet de belles batailles en perspective et, plus important encore, cela va me permettre de progresser.
Recueilli à Nice par A. C.