Certaines défaites ont le don de créer de l’espoir ! Celle que l’équipe de France a enregistré face au Monténégro dans sa première confrontation des Euro de Barcelone en fait indubitablement partie. Tout au long de la rencontre, les Bleus se sont montrés accrocheurs et déterminés, au point d’avoir à plusieurs reprises l’occasion de recoller au score. Reste qu’au final, les hommes de Nenad Vukanic ont manqué d’expérience et de ce petit brin de roublardise pour bousculer un adversaire que l’on a pourtant senti fébrile et parfois même débordé par l’énergie des tricolores. De quoi ravir le sélectionneur serbe du collectif national et renforcer la cohésion d’une équipe qui s’appuie sur des « anciens » motivés et des jeunes impatients de rivaliser avec ce qui se fait de mieux sur le continent.
Comment analysez-vous ce premier match de l’équipe de France au championnat d’Europe de Barcelone ?
Nous avons essayé de jouer jusqu’au bout en respectant nos systèmes de jeu. On avait vraiment à cœur de bousculer cette équipe du Monténégro, peut-être une des meilleures de la compétition. On voulait se prouver que nous sommes capables de disputer ce genre de rencontre et aussi emmagasiner de l’expérience pour la suite de la compétition. On est encore parfois trop naïf, il nous manque de l’expérience, de la patience dans les moments critiques. Au final, je ne suis pas déçu ni satisfait, mais c’est une bonne entrée en matière. J’espère maintenant qu’on va continuer de grandir tous ensemble.
D’autant plus qu’il vous manque des joueurs importants (Mehdi Marzouki, Alexandre Camarasa et Romain Blary sont absents pour cause de blessures, ndlr) et que beaucoup de jeunes découvrent le haut niveau international à l’occasion de cet Euro catalan.
Il est certain que nous ne sommes pas au complet, mais je ne veux pas y penser. Pour moi, l’équipe de France engagée au championnat d’Europe de Barcelone est la meilleure du moment. Les garçons qui sont là sont à 150%. J’ai pleinement confiance en eux !
Nenad Vukanic s'adresse à ses joueurs pendant la rencontre face au Monténégro (Deepbluemedia).
On a le sentiment qu’après plusieurs années de reconstruction, le water-polo masculin s’est trouvé une relève.
Il faut continuer de travailler, la route est encore longue, mais c’est vrai que le travail réalisé dans les clubs commence à porter ces fruits. Je respecte beaucoup mes collègues en France. Ils abattent un travail colossal dans un contexte qui n’est pas toujours facile. J’espère maintenant qu’on va continuer à avancer tous ensemble. Il faut qu’on soit tous concentré sur l’équipe de France pour que les résultats suivent.
Qu’est-ce qui a manqué aujourd’hui au collectif tricolore pour accrocher le Monténégro ?
Il nous manque de l’expérience. Parfois, on ne voit pas les pièges que les joueurs adverses nous tendent. On est trop naïf dans certaines situations, mais je sais que mes joueurs sont intelligents et qu’ils apprennent à chaque rencontre.
Nenad Vukanic est à la tête de l'équipe de France masculine de water-polo depuis l'automne 2017 (Deepbluemedia).
Quel objectif poursuivez-vous : s’agit-il d’engranger de l’expérience dans l’optique des Jeux de Tokyo en 2020 ou de préparer la génération qui défendra les couleurs de la France aux Jeux de Paris en 2024 ?
Je ne veux pas encore penser aux Jeux Olympiques. Pour moi, le plus important, c’est de donner confiance à mes joueurs, qu’ils croient en leurs qualités et qu’ils aient envie de gagner ensemble. Pour le moment, nous rencontrons trop souvent des difficultés dans le quatrième quart-temps, mais en continuant d’affronter les meilleures équipes du monde, l’écart va finir par se réduire.
Après une année à la tête de l’équipe de France que retenez-vous de cette expérience ?
Le groupe est très motivé et c’est une bonne chose. Il y a dans cette équipe des joueurs très expérimentés qui ont envie d’aider les plus jeunes à s’aguerrir. Après, ils savent tous que le chemin sera encore long jusqu’aux championnats du monde, sans parler des Jeux Olympiques... Comme je l’ai déjà dit, il faut continuer de travailler, apprendre de nos erreurs et se nourrir de la confiance accumuler. Tout cela est fragile, mais pour l’instant, je vois mes joueurs fonctionner en équipe et ça me plaît beaucoup (sourire)…
Recueilli par A. C. à Barcelone
(Deepbluemdia)