Arrivée à Dunaujvaros en Hongrie en début de saison pour poursuivre sa progression et remporter des titres internationaux, Géraldine Mahieu est devenu la première poloïste tricolore à s’adjuger une coupe d’Europe en venant à bout de l’Olympiacos (13-11) en finale du LEN Trophy. La joueuse française est revenue sur sa première saison en Hongrie et ses ambitions pour la suite de sa carrière.
Remporter le LEN Trophy était-il un objectif du club en début de saison ?
L’objectif était de faire mieux que l’année dernière (troisième place du LEN Trophy). De mon côté, j’ai pris la décision de jouer à l’étranger pour remporter des titres et notamment une coupe d’Europe, mais je ne pensais pas que ça arriverait aussi vite. En Hongrie, il y a beaucoup plus de matches tout au long de l’année, nous ne sommes pas passées loin d’une qualification en Champions League et nous avions toutes envie de remporter le LEN Trophy pour passer au-delà de cette déception.
Avez-vous été soutenues lors de cette compétition ?
Il y avait beaucoup de famille des joueuses lors du Final 4 à Mataro. C’était assez impressionnant. Les matches étaient télévisés, c’était une belle compétition. Lorsque nous sommes rentrées à Dunaujvaros, des supporters nous attendaient à la piscine pour célébrer ce titre avec nous. Ils ont pu suivre le match là-bas grâce à une retransmission sur écran géant. Nous avons également eu une page consacrée à cette victoire dans le journal sportif hongrois. Le sport étant davantage médiatisé, il est plus facile pour les gens de suivre les résultats et de s’y intéresser. Il y a également une personne au sein du club chargée de la communication.
Quand ont eu lieu les premiers contacts avec Dunaujvaros ?
Il y a deux ans, alors que je progressais chaque année et que nous jouions la coupe d’Europe avec Lille, j’ai commencé à avoir des propositions de club étranger, mais je souhaitais terminer mes études avant de partir. L’année dernière, avec Lille, nous avons pris part à un tournoi où il y avait l’Olympiacos, Dunaujvaros et Utrecht. J’ai eu l’occasion d’échanger avec l’entraîneur de Dunaujvaros et avec des filles de l’équipe que j’ai connues lors des matches internationaux entre la France et la Hongrie. À la fin du championnat, le club hongrois m’a contactée et j’ai accepté de relever ce challenge.
Géraldine Mahieu pose avec la coupe du LEN Trophy, son premier trophée international. (Photo: Géraldine Mahieu).
Le retour de l’équipe de France dans les plus grandes compétitions internationales a-t-il également été un tremplin ?
Le fait de disputer les championnats du monde et les plus grandes compétitions nous a permis d’avoir une plus grande visibilité et d’être davantage observées à l’étranger.
Cette expérience à l’étranger et cette victoire en coupe d’Europe, comme Ugo Crousillat l’année dernière, va te permettre de revenir en équipe de France avec du vécu supplémentaire.
Que ce soit pour Ugo ou les autres tricolores qui jouent à l’étranger, l’expérience est forcément bénéfique. Nous évoluons dans un championnat plus développé, en découvrant d’autres styles de jeu. Une fois en équipe de France, nous nous adaptons plus facilement. Je pense que je ne me rends pas encore compte des répercussions que cette expérience peut avoir, mais mes coéquipières de l’équipe de France ont été les premières à me féliciter de cette victoire en coupe d’Europe et j’ai hâte de pouvoir leur transmettre mon vécu. Ce qui rend meilleur, ce n’est pas simplement cette victoire au LEN Trophy, mais tout notre parcours et les sacrifices que nous avons dû faire pour y arriver.
Quelle est la différence majeure entre le championnat de France et le championnat hongrois ?
La différence majeure entre le championnat français et celui de Hongrie, c’est la régularité des matches et leur agressivité. En France, nous avons notre vie et nos études. Ici, je ne fais que ça. C’est donc un autre rythme de vie.
L'équipe de Dunaujvaros a remporté le LEN Trophy en disposant de l'Olympiacos en finale (13-11). (Photo: Géraldine Mahieu)
Quelle est la durée de ton contrat avec Dunaujvaros ?
J’ai signé un contrat d’un an. Je souhaite rester à l’étranger mais je ne sais pas encore où. J’ai passé une superbe année à Dunaujvaros et la structure est idéale donc je me verrais bien rester encore en Hongrie. Si j’ai des propositions plus intéressantes d’un point de vue sportif, j’y réfléchirais mais je pense poursuivre l’aventure avec Dunaujvaros. Quoiqu’il en soit, ma décision sera prise à la fin du championnat, fin mai.
Quelles sont les prochaines échéances en championnat ?
Nous disputons la finale du championnat. Le premier match est le 25 avril et pour s’imposer il faut remporter trois victoires.
Géraldine Mahieu (en haut à droite) avec ses coéquipières de Dunaujvaros. (Photo: Géraldine Mahieu).
Ensuite, il sera temps de revenir en équipe de France où tu seras l’une des cadres. Quel sera l’objectif aux Euro de Barcelone ?
L’objectif sera d’être dans les six premiers parce que c’est ce qui nous permettra de décrocher notre qualification pour les Mondiaux de Gwangju en 2019. Je ne sais pas si je serais une joueuse cadre de l’équipe. Ce n’est pas parce que j’ai gagné un titre et que je joue à l’étranger que je sais tout. C’est un sport collectif et j’ai autant besoin de mes coéquipières qu’elles ont besoin de moi. Je ne peux pas jouer et gagner des matches toute seule.
Ton expérience réussie à l’étranger donne-t-elle envie à tes coéquipières tricolores ?
J’espère que ça donne envie. Il y a beaucoup de barrières et de difficultés pour trouver un club. Nous ne jouons pas beaucoup de matches en France donc ce n’est pas simple de se faire repérer. Pour une joueuse française, c’est déjà une grande victoire de décrocher un contrat à l’étranger. J’ai dit à Florian (Bruzzo, le sélectionneur tricolore) que j’étais prête à aider les filles dans leurs démarches, mais il faut déjà qu’elles soient prêtes et que l’on montre toutes que l’on a envie plus que les autres. En France, notre sport n’a pas beaucoup de visibilité, donc nous devons redoubler d’effort à l’entraînement pour nous montrer.
Recueilli par J. C.