Les jours passent, mais son exigence ne faiblit pas. Laure Obry en demande beaucoup à ses nageuses. De la rigueur, de l’engagement et de l’ambition. C’est évidemment ça le haut niveau. Pourtant, l’entraîneur de l’équipe de France sait aussi se montrer bienveillante, à l’égard notamment de la soliste du groupe, Eve Planeix, sixième des préliminaires du solo libre, qui nageait – déjà – sa quatrième épreuve des championnats d’Europe de Glasgow.
Laure, de quelle manière as-tu vécu ce solo ?
J’ai trouvé le début du solo d’Eve un peu timide, mais plus ça allait, plus elle se libérait. Il faudra analyser sa performance dans le détail, mais il me semble qu’elle a bien mieux fini qu’elle n’avait commencé.
Eve a reconnu avoir éprouvé des difficultés à entrer pleinement dans son solo.
Oui, c’est quelque chose qui lui ai déjà arrivé par le passé, mais je ne suis pas inquiète car à chaque fois elle a su se ressaisir et répondre présent en finale. Il me semble d’ailleurs que l’année dernière, aux championnats du monde de Budapest, elle avait reproduit le même schéma.
(Deepbluemedia)
Pas simple, pour elle, de s’engager pleinement sachant qu’elle en est déjà à trois journées pleines de compétition.
Eve est en mode « warrior ». Elle savait qu’elle allait nager six épreuves et que ce serait difficile. Mais cet après-midi, elle va pouvoir souffler et récupérer et demain elle ne nage pas non plus. Je la connais maintenant suffisamment pour savoir que c’est une grande compétitrice qui vit chaque épreuve l’une après l’autre.
Où se situe-t-elle dans la hiérarchie européenne ?
Nulle part puisqu’il s’agit de ses premiers championnats d’Europe… L’année dernière, elle avait directement débuté par les Mondiaux à Budapest. Elle est encore junior et elle a vraiment tout à prouver. Il y a d’autres juniors à Glasgow, mais je trouve qu’elle est plus mature et qu’elle a quelque chose en plus…
(Deepbluemedia)
Quoi exactement ?
Elle a une excellente vélocité et une grande habileté. Physiquement, elle a aussi pris en force par rapport aux championnats du monde de Budapest. Elle est capable de supporter une charge quotidienne de travail très importante, sans parler, donc, de son énergie en compétition...
Elle nous a cependant confié qu’elle éprouvait une certaine fatigue nerveuse à l’issue de ces trois premières journées de compétition.
C’est normal, elle vient d’enchaîner trois grosses journées. Les filles se lèvent tôt, vous savez, avant 6 heures du matin. Eve manque de sommeil, c’est certain, mais elle dort bien. C’est le plus important. J'ai pleinement confiance dans ses facultés de récupération, elle sera en forme mardi pour la finale !
Recueilli à Glasgow par A. C.