(Une - Crédits Photo : Facebook Sporting Club des Nageurs de Choisy le Roi)
Sylvia Faura Rocavert, coach de l’équipe féminine de Choisy-le-Roi, n’avait surement pas prévu un tel chamboulement dans la saison. La première partie a été une réussite pour le club puisqu’en prenant la seconde place de la poule basse, les choiséennes se sont offert une phase de brassage et une chance de rentrer dans le top 4 du championnat.
15 ans d'écart entre la joueuse la plus jeune et la plus agée (Crédits Photo : Facebook Sporting Club des Nageurs de Choisy le Roi)
Avant toute chose comment vas-tu Sylvia ?
Je vais bien, merci, je suis confinée avec ma famille. On reste à la maison ensemble et on essaye de passer les heures en faisant plusieurs activités que ce soit des séances sportives, cuisiner ensemble ou des activités manuelles avec notre fille qui a un an et demi et qui ne comprend pas pourquoi sa routine s’est cassée du jour au lendemain. Mais à titre général je suis contente de pouvoir profiter d’être en famille, il faut toujours chercher le côté positif car dans notre routine habituelle on n’a pas forcement ces moments quand on combine notre vie professionnelle avec le water-polo.
Cette période de confinement est difficile pour garder les troupes en forme. As-tu laisser quelques consignes à tes joueuses ? Ont-elles un programme d’entrainement à tenir ?
Oui effectivement c’est très dur de garder les troupes en forme surtout avec ce sport dans lequel on aurait besoin d’une piscine pour pouvoir continuer tout le travail qu’on avait commencé depuis le début de la saison. Malheureusement, c’est un sport dans lequel on perd très vite la condition physique et j’en suis triste, surtout pour mes joueuses qui avaient fait un effort énorme, des plus âgées aux plus jeunes ; elles ont tellement progressé que ce soit en natation, en technique de water-polo ou en condition physique. J’étais et je suis très fière d’elles. Mais la situation c’est celle là et on ne peut pas la changer, donc depuis le début du confinement, je donne un planning tous les jours sauf le week-end ; un planning qui s’adapte à toutes les joueuses car ce sont des séances de musculation, qui font travailler tout le corps. En plus, il y a l’option de mettre du poids avec des objets qu’on peut tous avoir à la maison (bouteilles d’eau, des chaises, etc) car il faut savoir que tout le monde n’a pas des élastiques à la maison ou des barres de musculation. Donc, j’ai essayé de transmettre un programme qui s’adapte à tous les âges et tous les corps. Il ne reste qu’à faire confiance aux joueuses pour qu’elles exécutent.
La saison avait plutôt bien commencé avec cette qualification pour la phase de brassage. Quel est l’objectif désormais (si le championnat reprend) ?
L’objectif est toujours le même et pour moi va au delà de la qualification. C’est clair qu’on est dans un championnat et qu’il faut essayer d’arriver au plus haut. Mais, la réalité c’est que dans cette ligue il y a beaucoup de différences entre clubs et nous nous sommes une structure où nos joueuses ne sont pas payées pour jouer, ce n’est pas leur travail et ça veut dire qu’elles combinent leur vie professionnelle et personnelle avec le water-polo. Cela se traduit par le fait que depuis le début de la saison je n’ai pas encore eu mon équipe au complet les weekends de match. Et en même temps, ça te fait réfléchir. Il faut s’adapter et préparer chaque weekend de match avec l’effectif que j’ai et qui est modifié à chaque tournoi et cela passe par essayer que les joueuses arrivent à s’adapter à leurs coéquipières, que chaque joueuse soit capable de donner son maximum sur le terrain de jeu et qu’elles soient capables de grandir ensemble, de s’aider entre elles, tout en se basant sur la confiance et le respect. C’est dans ce sens qu’on essaye d’aller et pour moi c’est la base pour construire la cohésion qui nous permettra d’aller vers le haut.
Le SCNCR aimerait joué les quatre premières place (Crédits Photo : Facebook Sporting Club des Nageurs de Choisy le Roi)
Le SCNCR semble bien mieux armé cette année que l’année dernière. Preuve en est avec cette seconde place de la poule basse lors de la première phase et surtout la victoire face au GNAC qui semblait pourtant intouchable. Qu’est ce qui a changé par rapport à la saison dernière ?
L’année dernière on a fait une saison très irrégulière. On n’a pas su jouer à notre vrai niveau de jeu. La problématique était des fois la même, il y a eu un match où on était sept. La fatigue, le peu de confiance qu’elles avaient en elles mêmes et l’expérience nous ont laissé un mauvais souvenir de la saison dernière. Mais elles sont revenues en septembre avec l’envie de grandir comme équipe, de faire des efforts l’une pour l’autre et surtout de travailler collectivement. Dans notre équipe il y a une différence d’âge de plus de 15 ans entre la plus âgée et la plus jeune et j’aime bien : ça fait progresser toute le monde. Je peux dire à ce jour qu’on est une équipe solide et même si on n’avait pas tout notre effectif le jour où on a battu le GNAC, chacune a su vaincre ses peurs, aider celle d’à côté quand il y a eu besoin, s’encourager et c’est comme ça que le travail porte ses fruits.
Quel est l’objectif du club à long terme ?
L’objectif du club est de garder une équipe féminine élite en incluant au plus tôt les jeunes de chez nous et éventuellement d’autres clubs avoisinants pour donner envie dès leur plus jeune âge aux filles. Ils veulent continuer sur cette dynamique, bien travailler depuis la base et intégrer des joueuses qui veulent bien nous rejoindre pour progresser et par la même occasion faire progresser l’équipe.
France Water-Polo