Aller au contenu principal

Cela fait moins d’un an qu’il collabore avec Mathieu Rosset et Laura Marino et pourtant, on a le sentiment que ces trois-là se connaissent depuis des années. C’est à croire qu’ils attendaient de travailler ensemble pour offrir à la France le premier titre mondial de son histoire. Rencontre avec Alexis Coquet, entraîneur du club de Strasbourg et premier coach tricolore de plongeon sacré sur la scène mondiale.

Quel bilan tires-tu de ces championnats du monde de Budapest ?

Ce qu’on a vécu sur le Team Event avec Laura (Marino) et Mathieu (Rosset) est tout simplement historique ! C’est quelque chose qu’on ne leur enlèvera jamais. Le travail qui a été réalisé en amont a fonctionné, c’est une énorme satisfaction.

Quel regard portes-tu sur le concours à 3 mètres de Mathieu. Ne pouvait-il pas espérer davantage qu’une douzième place ?

Il a fait une très bonne demi-finale. En finale, nous avons tenté le tout pour le tout en espérant décrocher une médaille, mais malheureusement son dernier plongeon est raté. Toutefois, il ne l’avait tenté qu’une seule fois en compétition avant les Mondiaux de Budapest. On savait que le risque était important, mais il fallait le tenter. Malgré tout, je ne m’attendais pas à ce qu’il soit douzième. Je suis un peu déçu parce que son niveau est supérieur. J’espère maintenant qu’il va continuer l’année prochaine. Un talent comme le sien, on ne veut pas le voir partir !

Mathieu Rosset et Laura Marino célèbrent leur titre du Team Event (Deepbluemedia).

A-t-il laissé de l’influx dans le titre décroché sur le concours du Team Event ?

Peut-être que ça rentre en ligne de compte, mais je ne pense pas que ça ait eu une incidence sur sa performance à 3 mètres. Il ne faut pas se chercher d’excuses. Mathieu a abîmé des plongeons, c’est tout ! Une compétition, c’est six plongeons. Il faut être prêt le jour J !

Si Laura a été impressionnante de régularité et de maîtrise dans l’épreuve du Team Event, elle a semblé plus en difficulté en individuel. Comment l’expliques-tu ?

A l’instar de Mathieu, la place de Laura ne se situe pas au dix-neuvième rang mondial. Elle méritait une place en finale, elle a le talent pour y accéder. Reste que ce qu’elle a montré avec Mathieu dans le Team Event est source de motivation. Elle est capable de réaliser des plongeons qu’elle n’avait jamais sortis auparavant. Ça doit lui donner envie de travailler davantage à l’entraînement pour accéder à un podium mondial.

Alexis Coquet tombe dans les bras de Mathieu Rosset et Laura Marino à l'issue de la finale victorieuse du Team Event (Deepbluemedia).

N’est-il pas surprenant que Mathieu et Laura aient réussi à élever leur niveau ensembles sans pour autant briller dans leurs épreuves respectives ?

Je pense que la médaille d’or des championnats d’Europe de Kiev les a mis en confiance. En individuel, ils n’avaient pas réussi à sortir de compétition de référence cette année. Je crois qu’ils sont arrivés à Budapest avec un léger manque de confiance. Et puis dans les épreuves collectives, il y a un stress en moins car il n’y a pas cinq ou six gros plongeons à faire, mais seulement deux. Il est donc plus facile de se mobiliser. J’ajouterais qu’ils ont tous les deux un goût particulier pour les épreuves collectives. Certains plongeurs redoutent d’échouer et de pénaliser leur partenaire, mais Laura et Mathieu sont galvanisés par ce concours. Ils adorent ça et, surtout, ils maîtrisent l’exercice !

Avec le titre du Team Event tu deviens le premier entraîneur tricolore à décrocher une médaille d’or mondiale. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

C’est énorme, mais bon, ce sont Laura et Mathieu qui sont sur le tremplin, pas moi… Ce sont des athlètes talentueux. Finalement, on attendait simplement qu’ils se révèlent sur la scène mondiale. Mon rôle tient davantage dans l’accompagnement. Je suis surtout fier de l’osmose qui existe entre nous trois. C’est quelque chose de fort dont je me souviendrais toute ma vie… Bon, j’espère malgré tout revivre ça dans les prochaines compétitions. Nous allons travailler dur pour ça.

Recueilli à Budapest par J. C. (avec A. C.)

 

Partager la page