Sixième de la finale du tremplin à 1 mètre des championnats d’Europe de Budapest, Alexis Jandard regrettait d’avoir abîmé son troisième plongeon sans oublier toutefois le chemin parcouru depuis une semaine. En début de mois, le plongeur de l’INSEP a, en effet, décroché sa qualification pour les Jeux de Tokyo lors de la coupe du monde organisée dans la ville hôte de la prochaine olympiade.
Après deux premiers tours maîtrisés qui t’ont propulsé en tête de la finale, tu as accroché ton troisième plongeon, hypothéquant du même coup tes chances d’accéder au podium. Que s’est-il passé ?
J’ai mené le concours pendant deux tours, ce qui ne m’était encore jamais arrivé. Au troisième, j’ai raté mon appel. Je n’ai alors pas pu réaliser mon plongeon correctement. Ça m’a mis hors concours. J’ai ensuite essayé de faire de mon mieux. Au final, je suis quand même satisfait. Ça faisait longtemps que je n’avais pas plongé à 1 mètre. Cette saison, je suis surtout focalisé sur le 3 mètres. Ce soir, c’était un peu pour se mettre en jambes.
Pas de regrets donc.
C’est malgré tout un peu dommage. Sans cette boulette au troisième tour, j’aurais pu espérer mieux. Mais bon, ce n’est pas grave. J’apprends et je mon montre.
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Qu’est-ce que ça fait de mener un concours ?
Dans la tête, ça met une petite pression supplémentaire. On se sent à l’aise, fort, on a envie d’aller chercher plus haut. Malheureusement, j’ai été rapidement stoppé. Il a fallu se remobiliser et se remettre dans la compétition car rien n’est jamais perdu. J’espère que ça se reproduira à l’avenir et que j’aurais, cette fois, l’occasion de finir en tête (sourire)…
De quelle manière as-tu vécu la transition entre la coupe du monde de Tokyo la semaine dernière, où tu as décroché ta qualification olympique à 3 mètres, et les championnats d’Europe de Budapest ?
Il y a eu énormément de sensations fortes à Tokyo. En arrivant à Budapest, j’ai eu besoin d’un peu de temps pour digérer tout ça. Les premiers jours ont été compliqués. Entre le décalage horaire et l’environnement de la piscine, il a fallu prendre le temps de s’habituer. Pour autant, je m’étais dit que je ne ferais pas de figuration en Hongrie. J’ai à cœur de performer.
Peut-on parler d’un déclic à Tokyo ?
Je pense qu’au Japon, il y a surtout eu une opportunité que j’ai réussi à saisir. Alors oui, on peut parler de déclic, mais pour la suite. J’ai réussi à me montrer aux yeux du monde. Mon nom commence à circuler. Maintenant, à moi de montrer que ce n’était pas un coup de chance. Pour cela, il va falloir se remettre à bosser pour aller encore plus haut.
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N’est-ce pas aussi une manière de montrer que le plongeon français se porte bien ? Il y avait trois voltigeurs qualifiés aux JO de Rio en 2016. Cette année, vous serez à nouveau trois au Japon (Matthieu Rosset, Alexis Jandard et Alaïs Kalonji).
Jusqu’à présent, la jeune génération marchait dans les pas de Matthieu Rosset, Laura Marino et Benjamin Auffret. A présent, nous entrons dans du concret. Une qualification olympique, c’est la preuve que nous pouvons répondre présent. Matthieu est revenu. Il nous montre le chemin en nous faisant notamment partager son expérience. La porte est ouverte. Il ne tient désormais qu’à nous de la franchir.
A Budapest, Adrien Cadot