Dixième des demi-finales du 100 m brasse (57’’53) des championnats du monde d’Abu Dhabi en petit bassin (16-21 décembre 2021), le Toulousain Antoine Viquerat, 23 ans depuis le 5 octobre, ne participera pas à sa première finale mondiale demain (vendredi 17 décembre). Une petite déception dont il entend tirer profit pour emmagasiner de l’expérience et poursuivre son apprentissage du très haut niveau international.
Que t’inspire cette demi-finale ?
J’espérais faire un peu mieux, mais j’étais content parce que ce sont mes premiers Mondiaux. L’ambiance dans l’arène est absolument fantastique ! J’aurais aimé nager un peu plus vite. Peut-être que j’ai un peu de mal sur le deuxième 50 mètres. Il faut que je vois avec mon entraîneur ce qui n’a pas fonctionné, mais dans l’ensemble, je suis plutôt satisfait.
L’enchaînement entre les championnats de France de Montpellier (9-12 décembre) et les Mondiaux d’Abu Dhabi a-t-il été compliqué à gérer ?
C’est vrai que c’est assez fatigant et qu’on est en fin de cycle. Je me suis affûté pour les Euro de Kazan (Russie, début novembre 2021), les championnats de France et maintenant les Mondiaux. C’est peut-être un peu beaucoup, mais c’est aussi un plaisir de pouvoir nager dans des compétitions de cette dimension !
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
As-tu le sentiment d’avoir franchi un cap depuis les Jeux de Tokyo ?
J’ai eu quelques pépins physiques en début de saison. Le fait de nager avec les meilleurs, me confronter et réussir à faire des temps tout à fait corrects, ça va me permettre de progresser surtout mentalement, dans l’approche des courses. Physiquement, je ne suis peut-être pas aussi en forme qu’aux Jeux, mais mentalement, c’est bien mieux.
Qu’entends-tu exactement par « progresser mentalement » ?
Dans l’approche des échéances mondiales, je dois me dire que les grands champions à côté de moi, je peux les battre. Aux Jeux, c’était une sensation particulière, l’événement était tellement impressionnant que j’étais sur un nuage. Je me suis rendu compte après coup que j’avais réussi à faire quelque chose de pas mal : battre des nageurs qu’il y a deux ou trois ans je considérais comme les meilleurs du monde. A l’époque, je pensais qu’ils étaient imbattables. C’est assez agréable. Là, encore en devancer certains, c’est un bel aboutissement !
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
A-t-il été difficile de se relancer après le « nuage » olympique ?
Non, j’avais hâte de reprendre. Malheureusement, j’ai eu une légère fracture de fatigue à la cheville. Cela m’a pénalisé pendant deux mois. J’ai fait avec la douleur. Du coup, j’ai peut-être encore besoin d’un peu de repos. Mais les Jeux, ça m’a motivé à continuer à travailler pour progresser et espérer, un jour, monter sur un podium, voire gagner.
Qu’est-ce qu’il te manque aujourd’hui pour atteindre cet objectif ?
Grande question (sourire)… Il y a encore pas mal de défauts techniques. J’ai notamment dû modifier mon départ à cause de la cheville. Après, je reste un peu fin par rapport aux autres. Il me manque encore du muscle.
(Photo : KMSP/Stéphane Kempinaire)
As-tu conscience que depuis les championnats de France de Chartres (15-20 juin 2021), tu t’es imposé comme le leader de la brasse en France ?
C’est vrai que j’ai parcouru beaucoup de chemin en peu de temps…
Comment l’expliques-tu ?
Le fait de ne pas avoir disputé de compétitions pendant un an (en raison de la crise sanitaire, ndlr), ça m’a permis de travailler sereinement et de me focaliser sur l’entraînement. Le fait de n’avoir pas eu de références chronométriques pendant un an et demi a également redistribué les cartes.
A Abu Dhabi, Adrien Cadot