A 19 ans, Arthur Germain est avant tout passionné par la natation. D’abord nageur de bassin, il a finalement réalisé une traversée de la Manche à la nage en 2018. Animé par des valeurs sportives mais aussi humaines, Arthur a un nouvel objectif : la traversée de la Seine du 6 juin au 28 juillet 2021. Un défi aux multiples facettes, inspiré par l’amour de la natation et la sensibilisation aux problèmes environnementaux.
Tu avais seulement 16 ans lorsque tu as traversé la Manche à la nage. Qu’est-ce cette expérience t’a apporté ?
Oui, j’étais assez jeune. Cette traversée m’a permis de rencontrer énormément de personnes très intéressantes qui m’ont beaucoup appris et fait grandir dans ma pratique sportive et sur le plan personnel. J’en garde de très bons souvenirs.
C’est cela qui t’as donné envie de continuer l’aventure, cette fois-ci dans la Seine ?
En fait, je ne trouvais plus vraiment de sens à ma vie « normale » à la suite de cette traversée. J’avais du mal à retrouver des objectifs. Je pense que j’avais besoin de chambouler mon mode de vie. C’est à partir de là que je me suis davantage tourné vers l’eau libre. Je suis notamment parti à Dakar avec une association dont l’objectif est de favoriser l’apprentissage de la natation pour les femmes et les enfants au Sénégal. J’ai eu un déclic suite à cette aventure humaine qui a inscrit chez moi un fort intérêt pour les enjeux écologiques.
(Photo : D. R.)
Pourquoi ?
J’ai nagé dans une mer de déchets... C’était quelque chose de tellement impressionnant que je ne pouvais pas continuer ma vie comme si de rien n’était, surtout pour quelqu’un comme moi, passionné par la natation.
Tu t’es donc investi d’une mission pour ta traversée de la Seine en juin ?
Effectivement mon premier défi dans la Manche était plus un objectif personnel. Celui-ci est davantage construit sur l’idée que nous devons sensibiliser la population sur les questions liées à l’environnement. Pour le coup ma passion va être utilisée comme un moyen pour diffuser un message plus important. C’est aussi pour ça que sur ce défi il y a l’aspect autonomie qui est mis en valeur.
Justement, tu seras tout seul durant toute la traversée ?
Oui ! Je vais me nourrir principalement d’aliments lyophilisés, d’oléagineux et aussi de fruits secs car ça ne prend pas beaucoup de place. Sinon je vais nager environ vingt kilomètres par jour tout en transportant tout mon matériel donc nourritures, vêtements, une bâche et tout ça en tirant un kayak de 90 kilos. Il y a dans tout cela une volonté de montrer qu’il est possible de vivre avec peu et donc de minimiser un maximum son impact sur la nature. J’ai travaillé avec une naturopathe pour me préparer à cette aventure.
(Photo : D. R.)
Ton défi permettra aussi de planter des arbres, tu peux nous en dire plus ?
J’ai un partenariat pour ce défi avec OVO Energy France, une entreprise qui vend de l’énergie verte. C’est important pour moi de profiter de ma traversée pour mettre en avant les nouvelles énergies, plus protectrices de la planète. Et donc à chaque fois que je nagerai un kilomètre, deux arbres seront plantés. C’est quelque chose qui me motive et qui donne encore plus de sens à mon défi car il y aura directement des résultats concrets et visibles de tous.
Peux-tu nous parler de l’événement La Seine à la nage qui aura lieu le 3 juillet lors de ton étape parisienne ?
Pour mon arrivée à Paris, il y aura un petit village pour m’accueillir, mais aussi pour sensibiliser les personnes présentes car tous les partenaires de l’aventure seront sur place. Il y aura une exposition sur les quais de Seine vers la Bibliothèque nationale de France avec les photos prises de mon périple par le photographe François Guillotte qui me suivra tout au long de la traversée. Et évidemment, j’invite tout le monde à venir pour discuter. J’adore échanger avec les gens. J’ai vraiment envie que cet événement soit un espace de discussion dédié aux valeurs portées par ce projet.
Quelle sera la suite pour toi ?
J’ai d’autres projets en tête ! Mais dans l’immédiat il y aura surtout un documentaire et un reportage photo qui seront diffusés après mon périple. L’objectif est de montrer de beaux paysages, mais aussi d’exposer l’évolution du fleuve et sa dégradation au fil de mon parcours.
Recueilli par Issam Lachehab