C’est un Axel Reymond souriant et détendu que nous avons croisé dans son fief sarcellois à l’occasion de la deuxième étape du FFN Golden Tour-Camille Muffat. Un athlète comblé par son chrono sur 1 500 m nage libre (15’34’’72, la veille, en séries rapides, ndlr) et confiant à l’heure de s’envoler pour Doha, où se disputera une étape de coupe du monde d’eau libre (10 km). Un champion du monde et double champion d’Europe serein et déterminé à conserver sa couronne continentale, cet été, à Glasgow.
Qu’es-tu venu chercher sur cette deuxième étape du FFN Golden Tour ?
D’abord, je tenais à nager à Sarcelles, mon club, pour rendre un peu de ce qui m’est donné. Et puis, je voulais faire une petite compétition de préparation avant l’étape du monde de Doha que je disputerais avec l’équipe de France d’eau libre la semaine prochaine.
Tu n’avais donc aucun objectif chronométrique en arrivant à Sarcelles.
Non aucun ! J’étais simplement en quête de repères et de sensations.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Ton chrono dans les séries rapides du 1 500 m nage libre (vendredi 9 mars) n’en est que plus impressionnant.
Oui, c’est venu un peu comme ça (il sourit)… Honnêtement, je ne m’y attendais pas. 15’34’’72 à cette période de la saison et dans ce contexte de préparation, c’est vraiment très encourageant pour la suite.
Cela signifie-t-il que tu es en très grande forme ?
Pour l’instant, ça va (il sourit)…
Avec toujours de colossales cadences d’entraînement.
Oui, toujours ! Je suis à 100 km par semaine.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Que viseras-tu sur le 10 km de l’étape de coupe du monde à Doha, sachant que tu as davantage un nageur de 25 km ?
J’ambitionne d’accrocher le top 16, mais ça me plairait d’intégrer le top 10. Compte tenu des sensations du week-end, je m’en sens capable, mais bon, en eau libre, rien n’est écrit à l’avance.
Marc-Antoine Olivier et Aurélie Muller ne seront pas du voyage. Cela signifie-t-il que tu auras un rôle élargi au sein du collectif national ?
Dès qu’un jeune veut me poser une question, je suis disponible, mais en général, ils s’adressent plus naturellement à David (Aubry) ou Marco, quand il est là, évidemment. Je suis un peu un solitaire, j’ai tendance à rester dans mon coin (sourire)… Sans compter qu’ils peuvent également se tourner vers Stéphane (Lecat), Aurélie (Muller) ou Lara (Grangeon) qui dispose d’une double expérience en bassin et en milieu naturel.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
L’équipe de France d’eau libre n’a sans jamais été aussi étoffée. Après ce que vous avez réalisé l’année dernière à Budapest (six médailles, dont quatre titres, ndlr), on doit se sentir en confiance.
Oui, ça donne des envies et des ailes. On a tous envie de bien faire, de se montrer et de gagner, encore (il sourit)… Les jeunes, notamment, sont déterminés. Nous étions en stage en Turquie avec tout le collectif au début du mois de mars et ils ont été très impressionnants. Ils envoient vraiment !
Est-ce stimulant ou effrayant ?
Les deux à la fois ! C’est stimulant parce que ça oblige à repousser ses limites, mais je vois bien aussi que j’ai des lacunes en vitesse. Sur le long, ça va, j’ai de quoi me défendre, mais en vitesse pure, il me reste du travail.
Sur quelles distances t’aligneras-tu lors des championnats de France de Gravelines en juin prochain ?
Je nagerais toutes les courses : 5, 10, 25 km et le relais ! Je suis un nageur qui a besoin de nager pour se sentir bien, voilà pourquoi je multiplie les courses.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Et si on se projette un peu plus loin, que viseras-tu aux Euro de Glasgow, cet été ?
Pour moi, compte tenu de la concurrence sur 25 km, ce seront de vrais championnats du monde. Et puis, je sais que je serai attendu à Glasgow. Après mes deux titres continentaux en 2014 et 2016 et mon titre mondial à Budapest, j’ai à cœur de confirmer sur ma distance préférée.
Ce serait énorme.
Oh oui, ce serait franchement énorme (il sourit)…
A Sarcelles, A. C.