Elle a bien failli nous refaire le coup du 10 km : partir seule en tête et ne laisser à aucune de ses rivales le soin de mener la course. Oui mais voilà, ses adversaires commencent à la connaître et il était dit qu’elles ne la laisseraient pas s’échapper. Au bout du compte, la victoire est revenue à l’Américaine Ashley Twichell (59’07 contre 59’10 à la Française). Malgré tout, c’est sans regrets et avec une satisfaction apparente qu’Aurélie Muller, double championne du monde du 10 km depuis dimanche dernier, est montée sur le podium pour récolter une médaille d’argent qui confirme l’étendue de sa polyvalence et de son talent.
C’était quasiment un sans-faute. Partir rapidement et mener la course. N’es-tu pas un peu frustrée de t’être fait « brûler la priorité » par l’Américaine dans les derniers mètres ?
Franchement, je n’ai à regretter ! J’ai mené la course que je voulais et je me suis même amusée. Je savais de toute façon que ce serait dur au final parce que l’Américaine était tout le temps dans mes pieds et je sentais qu’elle était en forme. J’ai essayé toute les solutions, mais ça n’a pas vraiment fonctionné. Ce n’est pas grave, j’ai donné tout ce que j’avais et puis, deuxième, c’est énorme (sourire)…
Aurélie Muller en compagnie de Stéphane Lecat, responsable de l'eau libre à la FFN, à l'arrivée du 5 km (KMSP/Stéphane Kempinaire).
Qu’entends-tu exactement par « je me suis amusée » ?
Après le 10 km, cette épreuve était un peu un bonus. En fait, j’étais vraiment à l’aise. J’avais l’impression d’aller à l’entraînement, mais une fois que j’ai plongé, je me suis mis totalement dedans. J’ai pris les devants après le premier kilomètre et j’ai essayé d’emprunter une autre trajectoire, mais j’ai pêché un peu et les filles m’ont rattrapée. Après, j’ai essayé de contrôler un maximum, mais l’Américaine était la plus forte.
Déjà deux médailles sur ces championnats du monde. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
Je suis fière ! Encore une course et encore une médaille, c’est énorme ! Et puis je suis à fond pour le relais demain (jeudi 20 juillet). Je veux encore monter sur le podium. On a encore faim. On sait que ça va être très dur, mais ce sera une belle course.
La Française Aurélie Muller (médaille d'argent), l'Américaine Ashley Twichell (médaille d'or) et la Brésilienne Ana Cunha (médaille de bronze) sur le podium du 5 km (KMSP/Stéphane Kempinaire).
As-tu le sentiment que les trois « challenges » que tu as relevé cette année (l’épreuve mythique de Santa Fe en février, Abu Dhabi en mars et le 1 500 m nage libre des championnats de France de Strasbourg, ndlr) t’ont aidé à aborder sereinement ces championnats du monde ?
Pendant le 10 km, j’ai pensé à Santa Fe et à nouveau, certains souvenirs me sont revenus pendant le 5 km. Tous ces défis m’ont beaucoup aidé. Je suis une autre nageuse.
Recueilli à Budapest par A. C.