Appelez-là Matelot Muller. Depuis la fin du mois de mai, Aurélie Muller a intégré l’armée via le dispositif réservé aux sportifs de haut-niveau. Après une semaine d’incorporation à Fontainebleau, la double championne du monde du 10 km en eau libre a découvert un univers et des métiers qu’elle ne connaissait pas.
A quand remonte les premiers contacts avec l’armée ?
J’étais en contact avec eux depuis l’année dernière, après les Mondiaux de Budapest. Ce n’est une surprise pour personne si je dis que je suis plus proche de la fin de ma carrière que du début. J’ai effectué un bilan de compétences pour en savoir davantage en vue de ma reconversion. À ce moment-là, Cédric Leroy, qui travaille à l’Agence Nationale du Sport m’a informée qu’un poste au sein de la Marine se libérait.
Comment as-tu réagi à cette information ?
Je ne connaissais pas le monde de l’armée. J’avais l’image de l’armée de terre, de la guerre. Je ne savais pas trop dans quoi je m’embarquais. Malgré tout, j’étais fortement intéressée par cette proposition et dans ma lettre de motivation j’ai évoqué la Marine compte tenu de mes expériences passées. En 2016, j’avais été à l’hôpital des armées de Brest afin de réaliser un stage contre le mal de mer et j’ai également rencontré un nageur de combat.
Photo: Instagram Aurélie Muller
Comment cela s’est déroulé ensuite ?
J’ai été acceptée et j’ai reçu différents mails explicatifs. Je savais qu’il y avait d’autres sportifs dans le dispositif et notamment Marco (Marc-Antoine Olivier, ndlr) dans la Marine. J’ai dû effectuer différents tests au fort de Vincennes. Ensuite, il y a eu la semaine d’incorporation où ils nous ont expliqué le dispositif et où j’ai pu rencontrer tout le monde. On a signé nos contrats et le général nous a fait un beau discours. On appartient à une famille. Je me suis sentie bien accueillie et soutenue, c’est agréable. J’ai découvert un univers. On a notamment rencontré un commandant de la Marine qui était sportif de haut niveau en judo. Il y a vraiment de nombreux métiers. J’ai arrêté l’école très tôt et pour moi c’est un espoir pour une future reconversion.
D’autant qu’il y a des similitudes avec ta vie d’athlète de haut niveau.
Ça nous rejoint sur la rigueur, le dépassement de soi, l’esprit d’équipe. J’ai eu un petit entretien avec le commandant. J’étais la plus âgée. Il veut m’accompagner sur mon dernier challenge de Paris 2024 et continuer à m’accompagner après. J’ai signé pour 2 ans mais je sais que si je joues le jeu, il n’y a pas de raison que l’engagement se prolonge. Ça sécurise vraiment. C’est une ouverture que je ne pensais pas avoir mais qui est plutôt la bienvenue.
Recueilli par J. C.