Champion d’Europe du 25 km pour la troisième fois (après Berlin en 2014 et Hoorn en 2016), Axel Reymond, 27 ans, également double champion du monde sur son épreuve de prédilection, a confirmé qu’il était le « maître » incontesté de la plus longue des distances de l’eau libre. Avec cette médaille d'or, le pensionnaire de Sarcelles Natation devient surtout le premier nageur français cinq fois de suite médaillé sur des championnats d’Europe et le deuxième de tous les sportifs FFN confondus avec Virginie Dedieu.
Comment s’est construit ce troisième titre européen ?
C’était une course compliquée parce qu’elle s’est disputée en combinaison néoprène. J’ai essayé de partir plusieurs fois, mais la combinaison lisse les niveaux, donc je n’ai pas réussi à creuser d’écart. Du coup, je me suis mis devant en me disant qu’au moins, là, je contrôlerais les débats. J’étais super bien dans le dernier tour. J’ai commencé à accélérer. Derrière moi, ça n’a pas trop répondu. Après, j’ai fait 700 mètres à fond (sourire)…
As-tu seulement conscience d’avoir mené la course pendant plus de deux heures ?
J’étais bien dans ma tête alors j’ai continué (rires)… Et puis, si je reste derrière, je prends des coups et je perds de l’énergie, donc j’aime autant mener les débats.
(Photo : Deepbluemedia)
Il y a également fort à parier que tes concurrents préfèrent te savoir devant pour te garder à l’œil et prendre ton sillage.
Oui, exactement ! Ils sont restés en embuscade pendant toute la course, mais ils n’ont pas réussi à accélérer à la fin pour me suivre.
C’est quand même très fort de gagner alors que tu es le grandissime favori.
C’est sûr qu’ils m’avaient tous à l’œil. Ils ne m’ont pas laissé une seconde de liberté. Je les avais toujours dans les jambes.
(Photo : Deepbluemedia)
Qu’est-ce que représente ce titre par rapport à ceux de 2014 et 2016 ?
Je pense que c’est une continuité de travail parce que j’ai à cœur de rester sur le 25 km et de mener mon petit bout de chemin. A Glasgow, en 2018, j’avais fini 4e parce qu’il s’agissait de mon premier 25 km en néoprène. Ma combinaison avait pris l’eau pendant la course. Cette année, je me sentais beaucoup plus à l’aise.
Etais-tu sous pression au moment de prendre le départ de ce 25 km hongrois avec déjà deux titres de champion du monde et d’Europe dans ton escarcelle ?
Oui, il y avait beaucoup de pression ! Je ne me la suis pas mise. D’autant que j’avais perdu mon titre à Glasgow. Les Italiens étaient là pour prendre la couronne. Ils voulaient vraiment la gagner. Mais aujourd’hui, je leur ai montré que j’étais là !
A Budapest, Adrien Cadot
(Photo : Deepbluemedia)