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Axel Reymond vient d’en finir. Il s’extrait péniblement du lac Balaton, théâtre des plus grands exploits de l’eau libre tricolore, puis brandit un point rageur en direction du clan tricolore rassemblé à quelques mètres de là. Le Français vient d’en finir avec le 25 km des championnats du monde de Budapest, « son » 25 km. Après deux titres européens (2014 et 2016), Axel vient d’inscrire son nom au panthéon mondial. Mais au-delà d’un sacre, d’un podium et d’une avalanche d’émotions et de sourires, le Francilien de 23 ans vient surtout d’effacer une bonne fois pour toute sa désillusion olympique et d’afficher aux yeux de tous ceux qui en doutaient encore l’étendue de sa force mentale.

Quels sentiments dominent à l’issue de ce titre mondial ?

J’ai envie de pleurer. J’ai envie de voir ma coache, de m’écrouler dans ses bras… C’est magique !

Comment s’est déroulée ta course ?

Elle a été dure, très dure ! Les concurrents étaient bien présents, forts et en forme. J’ai eu beaucoup de mal à me démarquer.

On a pourtant le sentiment que tu as parfaitement maîtrisé ton effort.

Je n’étais pas forcément à l’aise, mais j’étais à mon plus haut niveau. C’est ce qui m’a rassuré tout au long de la course.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Avais-tu mis une stratégie en place ?

Avec ma coache, nous avions un plan de course, mais il a fallu l’adapter tout au long de la course. J’ai essayé d’accélérer aux 7 500 mètres, mais ça n’a pas marché. Je me suis remis dans le groupe, mais à force de prendre des coups, je me suis remis devant pour imposer mon allure.

L’eau n’était-elle pas trop chaude ?

Non, ça allait, mais l’atmosphère, en revanche, était très chaude !

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Quelle saveur a cette victoire ?

C’est surtout la récompense de deux années intenses de travail. J’ai eu des moments de doute, notamment après ma non-qualification aux Jeux Olympiques de Rio, mais je me suis dit que ma carrière n’allait pas s’arrêter sur cette déception. J’ai envie de nager jusqu’à 35 ans et de faire des traversées, des coupes du monde, c’est ça qui me motive. C’est maintenant que j’ai envie de gagner des médailles aux championnats d’Europe et du monde.

Est-ce que ce titre est aussi une manière de confirmer que le 25 km est ta distance ?

Oui, le 25 km, c’est ma distance !

Malgré tout, les 250 derniers mètres ont paru interminables.

J’ai eu très mal, mais je ne voulais rien lâcher. Ils étaient là, tout près, mais j’ai tenu jusqu’au bout. Je n’arrêtais pas de me dire que la plaque était toute proche. C’est vraiment ça qui m’a aidé à tenir. Il n’y avait que ça (sourire)…

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

N’a-t-il pas été trop difficile de voir tes partenaires de l’équipe de France gagner des médailles pendant que tu attendais de disputer ton épreuve ?

La semaine a été un peu longue, mais en même temps voir gagner l’équipe de France m’a procuré beaucoup de plaisir.

A quel moment s’est jouée la victoire ?

A l’approche de la dernière bouée, l’Italien (Matteo Furlan) et le Russe (Evgenii Drattcev) se sont déportés sur la droite. A ce moment, je me suis dit qu’il fallait attaquer, que c’était maintenant ou jamais, qu’il n’y aurait pas d’autre ouverture. Dans les 500 derniers mètres, je suis vraiment allé au carton !

Recueilli à Budapest par A. C.

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