Quatrième de la finale du 10m (507,35 points), Benjamin Auffret a réalisé une performance historique à Rio. Jamais un plongeur français ne s’était aussi bien classé aux Jeux Olympiques. Une confirmation après sa cinquième place mondiale à Kazan l’année dernière. Et une promesse pour l’avenir.
Ce matin, après la demi-finale, tu étais très souriant et tu disais vouloir nous retrouver avec « un immense sourire » après la finale. Est-ce le cas ?
C’est un sourire en demi-teinte. J’ai le sourire, je suis fier, j’ai quasiment atteint mon record de points alors que j’ai été blessé une partie de l’année. C’était une finale des Jeux Olympiques, il y avait ma famille dans la piscine, il faut que j’ai le sourire ! Être quatrième, c’est toujours un peu embêtant, mais je ne manque pas le podium pour un demi point. Il y a de la marge encore. J’ai pris beaucoup de plaisir sur cette finale. Je me suis régalé. La magie des Jeux… C’était bien quand même. C’était cool (rires).
Jamais un plongeur français n’avait réussi une telle performance.
Il en fallait bien un (rires). J’avais fait cinquième aux Mondiaux l’année dernière et petit à petit je grappille. En France, il n’y a jamais eu d’excellentes installations pour pratiquer le plongeon. On a la chance d’avoir une piscine toute neuve à l’INSEP qui nous permet de progresser, mais il n’y a pas encore de 10 mètres. Être quatrième aux Jeux avec ces conditions, c’est très bien.
Comment abordes-tu l’avenir ?
L’année dernière à Kazan, j’étais deuxième européen, cette année je suis premier. Je suis tout jeune, ça fait six ans que je fais du plongeon. Rendez-vous dans quatre ans. Je vais d’abord prendre des vacances et puis je vais revenir avec les crocs. Je me maintiens aussi sur les World Séries. C’est important.
Quel sera ton objectif l’année prochaine aux Mondiaux ?
L’année après les Jeux, il y a des plongeurs qui arrêtent, ou qui font des pauses. Moi, je vais prendre le temps d’augmenter les difficultés de mes plongeons et mon objectif sera clairement de monter sur le podium des championnats du monde. Et s’il y a encore des records à aller chercher, on va y aller (rires).
On t’a senti très régulier et imperméable à la pression. Est-ce ta force ?
Je pense que c’est grâce à ça que je vais réussir à me faire un nom au niveau des juges. Il ne faut jamais rater. Les juges se souviennent d’abord du raté. Il est important d’être bon tout le temps. La notoriété compte beaucoup dans la notation dans notre discipline.
Recueilli à Rio par J. C.