C’est ce qui s’appelle faire le job. En claquant un tonitruant 24’’30, meilleur chrono des demi-finales du 50 m dos des championnats du monde de Budapest, Camille Lacourt a démontré que son rêve de clore sa carrière sur un ultime titre mondial n’avait rien d’illusoire, de fantasmé ou d’irréel. Bien au contraire. Demain soir (dimanche 30 juillet), le plus grand dossiste de l’histoire de la natation française sera l’un des grands favoris à sa propre succession (il avait été sacré champion du monde de la spécialité en 2015 à Kazan en 24’’23, ndlr).
Camille, on a le sentiment que tu as fait exactement ce que tu voulais dans cette demi-finale. Est-ce le cas ?
Je savais que je pouvais nager vite et j’avais envie de le faire cet après-midi, de montrer ce que j’avais dans mon jeu. Apparemment, j’ai un bon jeu (sourire)…
Tu sembles, en effet, maîtriser ton sujet sur le bout des doigts.
Faut pas croire, j’étais quand même à fond ! Demain, si je nage dans ces temps-là, j’ai de fortes chances de gagner. Malgré tout, il n’y a rien à rater sur un 50 m dos. C’est ce qui est aussi excitant et dangereux. Il faudra que je sois très concentré.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Comment parviens-tu à tenir le rythme ? L’enchaînement des épreuves après une année plus « légère » n’est-il pas difficile à gérer ?
Il faut arrêter avec l’idée que je nage vite sans entraînement. Je m’entraîne beaucoup moins qu’avant, mais j’ai quand même travaillé. Quand je lis certains articles, j’ai l’impression que je ne fais rien. Ce n’est pas le cas ! Je ne nage plus le 100 m dos alors ça tient.
Ça a l’air de te contrarier.
Je n’aime pas lire ça parce qu’après on va croire que c’est facile et qu’il n’y a pas besoin de s’entraîner alors que ce n’est pas le cas. Il y a des entraînements et, surtout, il y a beaucoup d’acquis. J’en profite. Mais j’étais tout de même plus de deux heures par jour au sport. Même si c’est moins que les années passées, c’est quand même beaucoup.
Recueilli à Budapest par A. C.