Il aura fallu attendre cent ans et trois candidatures avortées (1992, 2008 et 2012) pour voir les Jeux d’été revenir à Paris. A l’origine, une équipe de France d’athlètes à part entière, diverse, variée, riche, ultra-motivée et menée par le fédérateur Tony Estanguet, triple champion olympique de canoë (2000, 2004 et 2012).
Tony Estanguet, Anne Hidalgo et Guy Drut célèbrent la victoire de Paris 2024 (KMSP/Philippe Millereau).
« Es un dia historico, historico », lance Gwladys Epangue, médaillée olympique en taekwondo à Pékin (2008), à la presse péruvienne dont elle est devenue la coqueluche. « Un momento inolvidable ! Là, je n’étais pas dans une équipe de France de battants, mais, de combattants ! Et ce n’est pas parce que les choses se sont arrangées avec le CIO et Los Angeles, qu’elle est une demi-victoire. C’est une victoire grandiose, historique ! »
(KMSP/Philippe Millereau).
Historique revient entre tous les éclats de rire des membres de la délégation française. Comme chez le judoka Teddy Riner, double champion olympique (2012 et 2016) parlant « d’une excitation et d’une impression d’écrire l’histoire comme lors d’un titre olympique. Oui, cette victoire collective vaut une médaille d’or ».
Teddy Riner (KMSP/Philippe Millereau).
Comme chez la boxeuse Sarah Ourahmoune, médaillée de bronze à Rio (2016) : « Forcément, nous avons vécu un grand moment d’émotions, un moment de pur bonheur après deux années de travail intense. Quand Youssef Halaoua, originaire de Tunisie, puis « Nanto » (Nantenin Keita), originaire du Mali, ont pris la parole, leur histoire a eu une résonnance en moi jusqu’à me faire frissonner. Je n’ai pas versé de larmes parce que je n’y suis pas habituée, mais j’étais très émue. Maintenant, il va falloir construire des Jeux utiles qui transforment notre société bien au-delà de 2024 ».
Sarah Ourahmoune (KMSP/Philippe Millereau).
Quant à Tony Estanguet, le grand artisan de cette victoire, ému de voir Marie-José Pérec essuyer quelques larmes, il ne cesse de saluer « une victoire d’équipe, l’implication de tous les athlètes, valides et handicapés, du début à la fin, d’une mobilisation historique ».
Tony Estanguet (KMSP/Philippe Millereau).
Marathonien à ses heures, Patrick Braouezec, le président de l’agglomération « Plaine Commune » où les prochaines infrastructures sortiront de terre pour 2024, leur tire un coup de chapeau particulier : « Dans cette équipe de candidature, il y a trois anciens porte-drapeaux (Tony Estanguet, Laura Flessel et Teddy Riner). Il y a de nombreux sportifs ayant contribué à rendre la France forte dans quasiment toutes les disciplines olympiques. En vingt ans, ils ont porté haut ses couleurs. En deux ans, cette génération, à la retraite pour la grande majorité, nous gagne l’organisation des Jeux Olympiques à Paris : c’est purement exceptionnel ».
A Lima, Sophie Greuil