Jour pluvieux, jour heureux ? En tout cas, la journée a bien commencé, tout comme elle s'était bien terminé la veille, avec une victoire pour l'équipe de France de water-polo, masculine cette fois-ci. Une éclaircie a même habillé la cité de Kyushu quelques instants après le match. Comme un symbole. Dans la piscine d'à côté, les solos libres ont rythmé la journée avec Quentin Rakotomalala et Laëlys Alavez.
- Les Bleus du water-polo étrillent la Chine
Dès les premiers coups de bras et offensives des Français, le public de nombreux scolaires a pu apercevoir une différente d'intensité et de niveau entre les deux équipes. Au bout des quatre quart-temps et après une domination évidente, les coéquipiers d'un grand Mehdi Marzouki, à 4/4 et élu homme de match, et d'un Hugo Fontani qui s'est mué en muraille de Chine face à l'Empire du milieu (74% d'arrêts avec 14/19), se sont imposés assez largement (17-8). Deux des hommes forts de cette rencontre se sont d'ailleurs arrêté après leur match pour témoigner de leur fierté de réaliser une telle partition, tout en se projetant avec ambition sur la suite.
Mehdi Marzouki : « On est très contents. Conte l’Italie on est ressorti frustrés après avoir produit du beau water-polo pendant deux bons quart-temps et s’être un peu effondrés après. On avait à cœur de montrer un autre visage et de rentré dans la compétition avec cette victoire. Contre la Chine, une équipe sur le papier moins bonne, si tu n’es pas focus tu peux tomber dans le piège. C’est ce qu’on a vu avec le Canada qui a galère jusqu’à la fin. On voulait faire un match complet, je pense qu’on l’a fait même s’il y a quelques erreurs en défense à régler. Mais c’était un bon match. On était un peu crispés hier et aujourd’hui on voulait prendre du plaisir et ne pas hésiter à aller jusqu’à la cage. C’est ce qu’on a fait et j’étais vraiment à l’aise. Le prochain match sera comme un huitième de finale. Il nous faut cette deuxième place pour affronter ensuite une équipe un peu plus faible. Le Canada est une nation avec un esprit d’équipe très fort. On est super content après avoir vu les filles hier soir. On est super contents pour elle et on espère que ces deux victoires vont lancer leur championnat et le nôtre. »
Photo : KMSP / Stéphane Kempinaire
Hugo Fontani : « C’était un bon match. L’équipe a fait le job. C’était un match piège face à une équipe qui est normalement un peu plus faible que nous. On a toujours tendance à jouer un petit peu plus tranquillement mais aujourd’hui la consigne était de respecter l’adversaire et surtout de nous respecter nous. Je pense que c’est ce que l’on a produit : une belle partie. Contre l’Italie on a péché sur les deux dernières périodes et là on a mis le rythme en place et ce sont eux qui ont eu du mal à nous suivre. Il faut que l’on continue à faire cela et il y a un match très important qui arrive. »
Photo : KMPS / Stéphane Kempinaire
- Laëlys Alavez et Quentin Rakotomalala honorent le solo libre
Une partie de douceur a envahi le Marine Messe de Fukuoka aux alentours de 19h50, mercredi. Bien que la chaleur s’estompe à l’extérieur, c’est à l’intérieur du bâtiment que les cœurs ont bien failli chavirer – notamment ceux des Français – lors du passage de Laëlys Alavez. La benjamine de l’équipe de France de natation artistique participe à ses premiers championnats du monde et vient de boucler son solo libre en neuvième position (175.8146). Alors, pour la première fois également, elle doit passer par la case interview. Entre essoufflement de la performance et surprise à la vue des journalistes, l’apprentissage est de taille pour la protégée de Laure Obry.
« C’était dur au niveau de l’apnée et physiquement. C’était plus dur qu’aux éliminations. Je l’ai plutôt bien senti au niveau de la réalisation des difficultés. J’étais stressée avant mais beaucoup moins qu’avant. Je pense que ce genre de championnats vont m’aider à progresser. Dès que je suis arrivée ici, j’ai vu la piscine et je me suis dit « Oh, mon dieu, oh lala ! ». Cela m’a fait peur au début puis ensuite je me suis dit que c’était une chance d’être là avec les séniors. C’était cool ! »
Photo : KMSP / Stéphane Kempinaire
Il a une nouvelle fois rugit de bonheur après son ballet sur la musique de "Black Panther". Quentin Rakotomalala a le sourire aux lèvres. "J'ai kiffé". Parfois, souvent, une simple expression veut dire beaucoup plus que des diatribes interminables. Le jeune homme vient de terminer sixième du solo libre (155.9813 points) et est surtout passé outre la pénalité. Un double motif de satisfaction qu'il a témoigné après son show.
"C'était cool. J'ai profité du moment à fond. En partant, je me suis dit que j'allais tout donner et ça l'a fait. Je ne prends pas de basemark (pénalité), je pense que c'est la première fois dans cette compétition (sourire). J'ai archi kiffé le moment. J'ai réussi à prendre toute l'énergie du moment, les Françaises qui étaient là dans les gradins et l'énergie de la compétition, la piscine. Tout était incroyable. J'ai bien fait l'échauffement, j'ai bien pris mes repères et j'ai validé toutes mes figures donc je suis très satisfait."
Photo : KMSP / Stéphane Kempinaire
- Alexis Jandard et Jules Bouyer s'arrêtent aux portes de la finale à 3m
Au début des championnats, ils ont tous deux été médaillés (de bronze) sur l'épreuve synchronisée à 3m. Un résultat qui restera donc le sommet de cette semaine de plongeon pour les athlètes masculins. En outre, Jules Bouyer et Alexis Jandard, après s'être qualifiés avec les honneurs en demi-finale (ils ont respectivement terminé 9e et 6e), n'ont pas passé le scalp pour se hisser en finale. Il se suivent au classement en 16e position pour Jandard et en 17e position pour Bouyer. Jeudi, ce sont Naïs Gillet et Juliette Landi qui défendront les chances tricolores à 3m.
A Fukuoka, Louis Delvinquière