À Montpellier, Charlotte Bonnet disputait ses premiers championnats de France sous la houlette de Philippe Lucas. Après huit semaines d'entraînement intensif à Martigues, la championne d'Europe 2018 du 200 m nage libre était satisfaite d'avoir tenu tout au long de la semaine malgré la fatigue et les efforts répétés.
Comment as-tu vécu cette semaine à Montpellier avec beaucoup d'épreuves disputées ?
J'appréhendais beaucoup ces championnats. J'ai changé de coach et de structure. Je pensais qu'il y aurait davantage d'attente sur cette compétition et j'avais peur d'avoir l'air ridicule sur certaines épreuves et de ne pas réussir à briller sur mes courses de prédilections. Ce n'est pas facile à assumer, mais dès le premier jour, j'en ai parlé avec Philippe (Lucas) et j'ai abordé cette compétition comme un meeting de travail. D'autant que ce n'est pas la dernière compétition où mon programme sera aussi chargé. Je vais devoir m'y habitiuer (sourires). J'ai réussi à défendre mon titre sur 200 m nage libre après un 400 m 4 nages, j'ai décroché des médailles sur des épreuves inhabituelles et j'ai réalisé un joli 400 m nage libre alors que je n'en avais pas disputé depuis un moment. Forcément je sors de ces championnats un peu entamée mais avec des satisfactions.
Quel était l'objectif ?
C'était dans la continuité de mes huit premières semaines d'entrainement avec Philippe. J'ai repris très tard parce que je voulais souffler après Tokyo. À Montpellier, le but était de ne pas relâcher et de poursuivre le travail. L'objectif est atteint.
Penses-tu que tu auras d'autres compétitions à disputer avec beaucoup d'épreuves et peut-être un 800 m nage libre ?
L'objectif est de participer à quatre compétitions avant les championnats de France de Limoges (5-10 avril 2022), entre janvier et avril avec un programme quasi identique à celui de Montpellier. Je vais peut-être devoir nager un 800 m, je crois que je ne vais pas réussir à y échapper (rires). Je vais tenter de négocier, mais j'ai réussi pour cette compétition, donc je ne suis pas sûr que ce soit le cas pour les prochaines échéances.
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Qu'a pensé Philippe de ta semaine ?
Il a été agréablement surpris sur certaines courses, d'autres où il s'attendait à ce que j'évolue à ce niveau et d'autres où il espérait mieux. Globalement, il était très content, notamment de l'enchaînement entre le 400 m 4 nages et le 200 m nage libre. C'était le plus difficile. D'autant que le 200, c'est mon épreuve et ça me tenait à coeur de performer. J'ai aussi participé à des relais. Philippe voulait que je mette la même implication sur chaque course et j'ai réussi et j'ai tenu jusqu'à la fin.
Es-tu satisfaite d'évoluer à Martigues cette saison ?
Je suis vraiment satisfaite d'avoir fait ce choix-là. Ma première décision était d'arrêter la natation. Mais j'aurais regretté et je suis contente de poursuivre ma carrière avec Philippe. C'est un mec super. Il me pousse dans mes retranchements et j'ai aussi eu des moments délicats. Ça ne fait que huit semaines et j'ai déjà enlevé quelques larmes de mes lunettes, mais il faut en passer par là. Je dois reconstruire beaucoup de choses. Philippe ne veut pas que je sois une nouvelle nageuse mais il souhaite enlever quelques élements qui sont ancrés en moi.
Tu es sortie de ta zone de confort.
Complétement et je n'ai pas envie d'enlever certaines choses que j'ai construite avec Fabrice, notamment le sprint, mais pour l'instant ce n'est pas à l'ordre du jour. Je dois d'abord retrouver la caisse physique et je n'aurais jamais réussi à tenir un tel rythme en compétition auparavant. Je suis contente de voir une telle évolution après seulement deux mois.
Recueilli à Montpellier par J. C.