Après deux années compliquées et des Jeux olympiques de Tokyo en demi-teinte (élimination en demi-finales du 200 m nage libre, ndlr), Charlotte Bonnet, 27 ans, a renoué avec les premiers rôles de la scène mondiale en prenant la sixième place de la finale du 200 m des championnats du monde de Budapest en 1’57’’24 (contre 1’56’’54 en demi-finale, la veille).
Que retiens-tu de cette finale ?
Je me sentais bien, mais bizarrement, j’ai eu l’impression de passer un peu au travers. C’était vraiment une course étrange. Tout le monde se regardait et puis ça a accéléré sur la fin. Là, je n’ai pas réussi à suivre le train.
Quelle était ta tactique de course ?
Je voulais prendre les rênes. C’est ce que j’ai l’habitude de faire et c’est ce qui marche d’habitude parce que j’ai de la vitesse, mais ce soir (mardi 21 juin), je n’ai pas su m’y prendre de la bonne manière. Peut-être que je me suis un peu trop précipitée. Je ne sais pas, il va falloir analyser cette finale.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
On te sent déçue.
Oui, forcément, parce que c’est une finale, mais je n’ai pas l’impression de m’être réservée. Peut-être qu’il me faut davantage de temps d’adaptation à la méthode de Philippe (Lucas). Je n’oublie pas non plus qu’après plusieurs années de galère, j’étais déjà heureuse de prendre part à cette finale mondiale.
Preuve que la « méthode Lucas » porte ses fruits, non ?
Oui, même si je savais qu’en arrivant chez Philippe (Lucas) en octobre dernier (Martigues), il ne fallait pas en attendre trop cette année ; que les choses allaient se mettre progressivement en place. Ce soir, je suis déçue du chrono, mais je n’aurais pas pu me mêler à la lutte pour le podium.
(KMSP/Stéphane Kempinaire)
Philippe dit que tu as besoin de retrouver ta vitesse du 100 m pour en tirer profit sur 200 m nage libre. Es-tu d’accord avec lui ?
Oui, entièrement ! Quand je suis arrivée chez lui, il y avait beaucoup de chantier à mener : vitesse, endurance… Ce n’est pas simple de tout rebâtir en quelques mois. Forcément, je suis arrivée à Budapest à tâtons…
Cela reste malgré tout un beau retour au premier plan.
Absolument ! Pour la médaille, il va encore falloir être patiente. Il reste beaucoup de travail. La vitesse est là, mais il faut l’améliorer. L’endurance aussi, mais je ne parviens pas encore à l’utiliser en course. Il faut que j’arrive à combiner tout ça pour franchir le dernier palier qui me sépare du podium.
A Budapest, Adrien Cadot