Quatrième de sa demi-finale (1’56’’28) et septième temps des engagées, Charlotte Bonnet sera la première tricolore à prendre part à une finale de ces championnats du monde de Budapest demain soir. Une satisfaction pour la Niçoise dans cette course si relevée.
Ce matin tu disais vouloir nager une seconde plus vite en demi-finale. Le contrat est rempli.
C’était exactement ce qu’il fallait faire, presque au centième près. Il ne fallait pas se relâcher parce que ça a nagé très vite. Je suis super contente de m’être battue jusqu’à la fin.
Quel est ton sentiment après cette qualification ?
Quand on a l’ambition d’accrocher une médaille, il ne faut pas brûler les étapes et il est important d’entrer en demi et en finale, ce qui n’est jamais évident. Quand on voit que des nageuses comme Coleman ou Heemskerk ne passent pas, on se dit que le niveau est relevé. Et même si ça me fait mal au cœur pour elle, ce sont des prétendantes au podium en moins pour demain. Des portes s’ouvrent et je ne sais pas si je serais sur le podium mais je vais tout faire pour. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est de figurer parmi les huit meilleures mondiales de cette course reine. Je n’ai peut-être pas réalisé mon meilleur temps, mais ce n’était pas l’essentiel.
Qu’as-tu corrigé par rapport à ce matin ?
Fabrice n’était pas forcément content de ma course de ce matin. Il a relevé de nombreuses erreurs que je ne devais pas faire à ce niveau. Cette après-midi je n’avais peut-être rien à perdre, mais j’avais beaucoup de chose à gagner et je voulais entrer en finale. Mon départ a été plus rapide et j’ai serré les dents jusqu’à la fin parce que je savais que ça allait se jouer à très peu de chose. J’ai eu raison parce que si je m’étais relâchée je n’aurais sans doute pas obtenu ma place en finale. Je suis soulagée et très contente de prendre part à cette finale demain.
Photo: KMSP/Stéphane Kempinaire
Comment vois-tu cette finale ?
Ledecky paraît intouchable. Mais sur une finale, tout est possible. McKeon est également en forme, tout comme Pellegrini. Je pense qu’il y en aura une ou deux devant et nous nous battrons pour la troisième place.
Que reste-t-il à améliorer dans l'optique de cette course ?
Je pêche encore dans ce troisième 50. Je pense qu’inconsciemment je veux en garder sous le pied pour la dernière longueur et je n’arrive pas à tout donner. Mais en finale, je ne vais pas réfléchir et m’engager au maximum.
Recueilli à Budapest par J. C.
L’avis de Fabrice Pellerin, son entraîneur : "Je trouve qu’elle a bien réagi par rapport à ce matin et elle s’offre une belle finale pour demain. Elle va pouvoir en profiter pleinement. Il faut être lucide et reconnaître qu’il y a trois ou quatre filles qui se situent un cran au-dessus. Il sera important qu’elle applique tout ce qu’elle sait faire demain à l’occasion de cette finale. Sur des finales, les cartes sont redistribuées et des filles peuvent se crisper et il y a toujours une opportunité à saisir."