Auteur d’un tonitruant 14’54’’42 dans les séries rapides du 1 500 m nage libre des championnats de France de Rennes, David Aubry ne cachait pas sa joie et sa satisfaction d’être sur le point de décrocher un second ticket pour les Mondiaux de Gwangju en juillet prochain. Il y a quinze jours, le nageur de Philippe Lucas s’est, en effet, qualifié sur le 10 km des championnats du monde sud-coréens en prenant la deuxième place de la coupe d’Europe à Eilat (Israël).
David, que t’inspire cette convaincante entrée en matière ?
Je suis très content d’avoir relevé ce défi…
Lequel ?
Me qualifier sur le 10 km des championnats du monde lors de l’étape de coupe du monde d’Eilat (Israël, fin mars) ainsi que sur le 1 500 m des championnats de France de Rennes. Il restera à prendre l’une des deux premières places demain (mercredi 17 avril), en finale. C’est un défi qui me tenait vraiment à cœur. Ça n’a pas été simple à préparer parce que je me suis blessé à l’épaule il y a un mois et demi (inflammation du subscapulaire). Il a fallu alléger mon programme et faire avec…
Pas simple…
Non, parce que j’ai tendance à me focaliser sur la blessure… En fait, c’est davantage une gêne qu’une douleur, mais je ne pense qu’à ça, ça m’obsède.
(KMSP/Stéphane Kempinaire).
Tu as néanmoins fait preuve d’une véritable force de caractère.
C’est surtout le fruit de mon travail à l’entraînement. Les séances de Philippe (Lucas, son entraîneur à Montpellier, ndlr) sont vraiment difficiles, mais ça vaut le coup de s’accrocher parce qu’au final, je ne suis pas loin de relever le challenge que je m’étais fixé.
Outre la qualification, ton chrono ouvre, en outre, de réelles perspectives.
Oui, 14’54 ça commence à être vraiment intéressant ! Je pense néanmoins que je peux aller encore plus vite. Surtout quand je vois ce que je réalise à l’entraînement.
Peut-on dire qu’aujourd’hui tu incarnes la passerelle qui relie l’eau libre à la natation course ?
Jusqu’à présent, c’était surtout des nageurs de bassin qui venaient se tester en eau libre. Moi, je fais un peu l’inverse. Je suis d’abord et avant tout un nageur d’eau libre, mais j’aime le bassin car je sens que je commence à progresser. Et puis, en eau libre il faut nager de plus en plus vite surtout dans le dernier kilomètre, quand la course commence à s’emballer.
(KMSP/Stéphane Kempinaire).
Qu’est-ce qui te plaît dans le bassin ?
J’ai plus une nage de glisse et j’aime cette sensation. Et puis je suis un compétiteur né. J’adore nager en bassin et sentir que je devance progressivement mes adversaires. Sans compter, comme je l’ai dit précédemment, que nager vite en bassin m’aide en eau libre, ça me permet de mener le peloton, d’accélérer, d’attaquer et de les lâcher au train quand l’occasion se présente.
Entre l’eau libre et la natation course, où va ta préférence ?
J’ai toujours rêvé d’être sacré champion olympique du 10 km (sourire)… mais bon, il faut bien varier les plaisirs et puis je pense avoir la caisse pour faire un beau truc en bassin. En tout cas, Philippe (Lucas) nous entraîne pour relever ce genre de défi.
Recueilli à Rennes par A. C.