Le ciel menaçant a laissé place au soleil malgré quelques nuages qui sont venus habiller le paysage montagneux de l'île de Madère. Les roches noires volcaniques de Funchal accueillent du samedi 2 décembre au dimanche 3 décembre, la dernière étape de Coupe du monde. Un week-end qui revêt un enjeu de taille pour les nageurs français, car c'est sur cette étape que deux athlètes de chaque sexe valideront leur billet pour les championnats du monde de Doha et donc, potentiellement pour les Jeux olympiques de Paris (en cas de top 13 au Qatar en février).
Il est 8h30 et les premières navettes arrivent sur le site de compétition, au Complexo Balnear do Lido, écrin magnifique en fronton de mer à quelques encablures à l'ouest de Funchal. Si sur cette île portugaise Cristiano Ronaldo est élevé au rang de divinité, les Dieux de la mer eux ont décidé de ne pas faciliter la tâche aux meilleurs nageurs d'eau libre du monde. La houle, importante, déchaîne autant qu'elle en fait pâlir certains. "J'aime quand on en prend plein la gueule", sourit Logan Fontaine qui adore ces conditions. Il est appuyé par son collègue d'entraînement à Martigues, Jules Wallart : "C'est génial ce genre de conditions !". Avec notamment Marc-Antoine Olivier, David Aubry, Sacha Velly ou encore Axel Reymond, ils seront de sérieux prétendants au ticket d'or tricolore.
Même si les prévisions annoncent que les creux devraient réduire samedi à l'occasion des 10 km (10 h pour les hommes, 13h30 pour les dames en direct sur la chaîne YouTube de World Aquatics), cela ne devrait pas avantager ceux qui sont plus à l'aise en bassin ou dans une eau calme, à l'instar du double champion du monde de Fukuoka, l'Allemand Florian Wellbrock. De quoi donner une belle chances aux Françaises et Français venus en nombre pour écrire la première belle pierre de leur année olympique. Aurélie Muller, Océane Cassignol, Anastasiia Kirpichnikova, Lara Grangeon de Villèle, ou encore Madelon Catteau, toutes avaient le sourire ce matin, mais elles savent que demain le moment ne sera pas à la fête. Entre une mer imprévisible et un nombre de participants conséquents, le tout avec le zeste de pression qui va avec ce type de compétition, les facteurs seront nombreux et il faudra être fort pour dompter l'Atlantique avant d'espérer Doha et de rêver de Paris.
A Funchal, Louis Delvinquière