Si l’aventure européenne s’arrête là pour le Pays d’Aix Natation passé à deux doigts de l’exploit, Marseille, éliminée de la Ligue des champions, est reversée en Euro Cup avec de sérieuses ambitions.
EURO CUP : Aix, la tête haute !
Il s’en est fallu de peu que les Aixois ne parviennent pour la première fois de leur histoire en ¼ de finale d’une coupe européenne. Et ce malgré une tâche que beaucoup annonçaient insurmontable compte-tenu de la qualité de l’opposition composée pour l’occasion des Russes de Chehov, des Hongrois de Miskolci et des Italiens de Vérone, demi-finalistes de la précédente édition.
Signe de leurs progrès sur la scène européenne, les Provençaux, auteurs d’un match nul la saison passée face à Chehov dans cette même piscine de Venelles à l’occasion du premier tour de l’Euro Cup, parvenaient, cette fois, à l’emporter pour leur entrée dans le tournoi. Une victoire laborieuse, certes, puisque le PAN, qui menait 11 à 8 à un peu plus de quatre minutes du terme de la partie, s’imposait finalement par la plus petite des marges (11-10), mais une victoire tout de même. Une victoire qui laissait surtout aux Aixois toutes leurs chances de qualification pour les ¼ de finale puisque lors de la rencontre inaugurale du week-end, Vérone et Miskolci s’étaient partagé les points (11-11) !
Face à leur destin en affrontant samedi une équipe de Miskolci obligée elle-aussi de ne pas perdre pour continuer à espérer une place en ¼, les Aixois n’ont une nouvelle fois pas failli. Menés pourtant 10 à 6 en début de quatrième période, Quentin Vander Meulen et ses coéquipiers grappillaient, en effet, but par but pour pointer à une longueur de leurs adversaires à 22 secondes du terme de la rencontre après une réalisation signée Milos Vukicevic. Récupérant la balle au nez et à la barbe de Magyars trop vite convaincus de leur succès, les Provençaux s’offraient même une dernière occasion de revenir au score. Une occasion que ne ratait pas Ugo Crousillat qui permettait au PAN de décrocher un match nul inespéré alors que le tableau n’affichait plus que… deux secondes de jeu !
Malgré cette incroyable « remontada » et après les succès de Vérone et Miskolci sur Chehov, tout allait se joue dans l’ultime choc du week-end, entre le PAN et Vérone, le vainqueur étant assuré de se retrouver au tour suivant !
A ce petit jeu et malgré toute la détermination de l’équipe provençale et le soutien inconditionnel de son public, force est restée à l’expérimentée formation transalpine et à ses quatre médaillés olympiques, Petkovic médaillé d’argent à Rio avec la Croatie, mais aussi Figlioli, Fondeli et Gallo, « bronzés » avec la Squadra Azzura lors de ce même événement ! Face à cette armada où l’on reconnaissait également l’international tricolore Romain Blary, les Provençaux ne résistaient finalement qu’une période (1-2 à l’issue du premier quart temps) avant de céder et de s’incliner 14 à 7. Le rêve était passé mais les Aixois pouvaient sortir la tête haute de cette nouvelle aventure européenne !
Ugo Crousillat (ici sous les couleurs de l'équipe de France lors des Jeux de Rio) (KMSP/Jean-Marc Hervio).
LIGUES DES CHAMPIONS
Malgré l’élimination en Ligue des Champions face aux Monténégrins d’Herceg-Novi (défaites 6-7 et 7-9), le Cercle des Nageurs de Marseille veut retenir du positif de ces derniers matches pour mieux se projeter vers l’Euro Cup. Entretien avec Alexandre Camarasa.
Faceà Herceg-Novi, vous avez certainement raté le coche au match aller, à domicile, où vous perdez d’un but ?
On a effectivement beaucoup de regrets sur ce match aller où on a mené au score jusqu’à la mi-temps (ndlr : 3-2 pour le Cercle en fin de 1er quart temps ; 4-3 à la pause). Et où on fait le jeu tout le temps. Ils marquent en fait sur nos erreurs et ça fait rager.
Au retour, ils étaient en revanche intouchables ?
On s’attendait à un match difficile devant un public bouillant. Ça a été le cas. Les gradins étaient pleins ; il y avait environ 1 000 supporters monténégrins déchaînés ! Au niveau du jeu, on s’est heurté à un vrai bloc, mais on n’a rien lâché, jusqu’au bout. Le score le prouve d’ailleurs (Le Cercle a perdu 9 à 7, ndlr). Et après mon but qui nous permet de revenir à -1 à 3’30’’ de la fin, on a même un pénalty pour nous, non sifflé et qui aurait pu nous faire passer à égalité… Mais bon, on ne doit pas se focaliser sur l’arbitrage, mais plutôt sur ce qui n’a pas fonctionné pour pouvoir gommer ces erreurs au plus vite !
S’il n’y a jamais de défaites encourageantes, il semblerait cependant à vous entendre que ces matches face à Herceg-Novi sont presque porteurs d’espoirs pour l’avenir.
On apprend toujours de ses défaites ; elles doivent en tout cas être instructives et nous permettre d’avancer et de progresser. Ce que je sais aussi c’est que notre parcours en Ligue des Champions a montré qu’on a une très belle équipe, capable de fournir du beau jeu, avec des joueurs qui s’entendent très bien !
Et c’est tant mieux puisque l’aventure européenne se poursuit pour le Cercle, « reversé » en Euro Cup*. Vous avez quels objectifs dans cette compétition ? Aller au bout ?
Une chose est certaine : on n’est pas là pour jouer aux touristes et prendre les piscines en photo ! On va vendre chèrement notre peau quel que soit l’adversaire qu’on va affronter (les Hongrois de Miskolci ou de Ferencvaros, les Italiens de Vérone ou les Croates du Jadran Split, ndlr). Donner le meilleur de nous-mêmes pour continuer. Jusqu’où ? Le plus loin possible !
Recueilli par Jean-Pierre Chafes
(*) Le match aller des ¼ de finale aura lieu le 7 novembre ; match retour, le 8 décembre.
Alexandre Camarasa (ici sous les couleurs de l'équipe de France lors des Jeux de Rio) (KMSP/Jean-Marc Hervio).
Marzouki et Kazan en Eurocup
En quête également d’une qualification pour le tour préliminaire de la Ligue des Champions, le Sintez Kazan de Mehdi Marzouki avait le délicat privilège d’affronter Brescia, cinquième de la précédent édition lors du troisème tour de qualification. Visiblement motivé par l’enjeu et la qualité de l’adversaire, l’international français a tout fait pour entretenir l’espoir. Auteur de trois buts à l’aller (défaite du Sintez 11-9), il a offert le droit de rêver à son équipe lors du match retour en ramenant les deux formations à égalité (7-7 à 1’38’’ du buzzer) avant que son coéquipier Zakirov n’offre une victoire de prestige aux Russes dans les tout derniers instants de la rencontre… sans toutefois permettre au Sintez de rejoindre l’élite européenne au prochain tour où on ne retrouvera donc qu’un Français, Romain Saudadier avec le Spandau Berlin. Comme le CNM, le Sintez Kazan continue par contre sa route en Euro Cup.
Mehdi Marzouki (ici sous les couleurs de l'équipe de France lors des Jeux de Rio) (KMSP/Jean-Marc Hervio).