Demain (mercredi 10 novembre), si tout se passe bien, Théo Curin verra son rêve se réaliser : celui de traverser le lac Titicaca dans sa longueur (une première historique), soit 122 km à la nage dans une eau à 12°C qui plus est en autonomie complète. Une aventure qu’il a choisi de partager avec l’ancienne médaillée olympique Malia Metella et l’éco-aventurier Matthieu Witvoet. Présentation.
LE LAC TITICACA
Le lac Titicaca se situe dans la Cordillère des Andes à environ 150 km de La Paz, la capitale bolivienne. Il est traversé par la frontière entre la Bolivie et le Pérou et est considéré comme le plus haut lac navigable du monde. L’air y est donc appauvri en oxygène (-30%) et l’amplitude thermique entre la nuit et le jour peut se révéler importante.
(Photo : Adobe Stock)
Alimenté par plus de 25 rivières, le lac Titicaca abrite une quarantaine d’îles, dont certaines sont habitées. Les habitants ont gardé une manière de vivre simple et sont principalement des pêcheurs et des agriculteurs. Berceau des Incas, le lac est considéré pour de nombreux peuples andins comme un lieu sacré et unique. Ses eaux tranquilles ont de tout temps inspiré légendes et croyances. Une telle expédition ne pouvait se mettre en place sans un soutien local. Le Défi Titicaca se fera donc en étroite collaboration avec PromPeru, organisme rattaché au Ministère du Commerce Extérieur et du Tourisme du Pérou, et en charge de la promotion, de l’exportation et du tourisme péruvien.
LES AVENTURIERS
Théo Curin, jeune nageur paralympique de 21 ans, a renoncé il y a maintenant deux ans aux bassins pour se lancer dans un défi sportif inédit en pleine nature, tout en gardant les Jeux de Paris 2024 en ligne de mire. Malia Metella, 39 ans, vice-championne olympique, et l’éco-aventurier Matthieu Witvoet, 27 ans, ont tout de suite répondu présents pour l’accompagner dans cette aventure ! « Quand on part d'une feuille blanche, on se pose des questions toutes bêtes : pourquoi ? quand ? avec qui ? J’avais à cœur de relever un défi sportif qui n'avait encore jamais été réalisé, mais il était hors de question de partir seul sur cette expédition », livre Théo Curin. « Je voulais vivre un truc en groupe, partager des émotions avec d’autres aventuriers. C'est pourquoi, j'ai demandé à Malia et Matthieu de m'accompagner dans cette traversée. Et puis, même si c’est nous qui allons nager dans les eaux du lac Titicaca, nous sommes entourés par une équipe d’une dizaine de personnes. Anne (Bayard) et sa collaboratrice Sophie (Vellard) se sont occupées de toute l’organisation du projet, des médias ainsi que de trouver des partenaires. Il y a aussi deux médecins, un préparateur physique (Bilal Bourazza), deux entraîneurs (dont Stéphane Lecat, directeur de l’eau libre à la FFN et ancien nageur longue distance de renommée mondiale, ndlr) et une diététicienne. Comme vous pouvez le constater, je ne suis pas seul (sourire)… Il y a énormément de monde impliqué dans ce projet. C'est ça qui est juste incroyable ! »
(Photo : Défi Titicaca)
LA TEMPERATURE DE L’EAU
Novembre/décembre sont les mois les plus chauds sur le lac Titicaca et la température moyenne avoisine 12°C (pouvant atteindre 25°C en journée et descendre autour de 0°C-5°C la nuit). La température de l’eau est d’environ 12°C également à cette période de l’année. « La question qui se pose dans ces conditions, c’est celle du réchauffement », explique Malia Metella. « Lorsque je me suis entraînée dans l’Oise (la rivière), je me suis rapidement rendu compte du temps qu’il me fallait pour me réchauffer. Parfois une nuit entière. Matthieu a plus d’expérience que Théo et moi. Il a déjà fait le tour du monde à vélo et une traversée du Détroit de Gibraltar à la nage. Il a déjà testé sa résistance. Mais pour Théo et moi, ce sera une grande première avec tout ce que cela implique de découverte sur soi-même et la façon dont réagit notre organisme. »
(Photo : Défi Titicaca)
EN AUTONOMIE
Afin que ce défi soit à la fois un exploit sportif hors normes et une véritable aventure, les trois nageurs réaliseront cette expédition en totale autonomie. Ils devront ainsi, tracter pendant toute la durée de la traversée, une embarcation spécialement conçue pour l’occasion. Ce radeau leur servira à la fois pour dormir, manger mais aussi pour stocker le matériel nécessaire à la traversée (nourriture lyophilisée, trousse médicale, filtre à eau, vêtements, matériel de nage, sacs de couchage etc.).
(Photos : Défi Titicaca)
« Il faudra qu’on se débrouille par nos propres moyens pendant la totalité de la traversée », expose Théo Curin. « Nous pensons mettre entre huit et dix jours pour traverser le lac Titicaca dans sa longueur, soit environ 122 kilomètres. Le tout en tractant un radeau de près de 500 kg. Il a été conçu par des ingénieurs d’EDF qui sont en train de se creuser la tête pour l’alléger au maximum tout en nous offrant suffisamment de place pour dormir, stocker de la nourriture et manger. »
(Photos : Défi Titicaca)
Ce radeau aux dimensions réduites (2,30m de long x 2m de large) ne sera équipé que d’une seule couchette, mais deux structures gonflables individuelles leur permettront de dormir simultanément si besoin. Afin d’être en mesure de tracter la plateforme, le trio sera équipé d’une ceinture de tractage ainsi que de palmes pour Malia et Matthieu, et de plaquettes de nage pour Théo. Véritable défi physique, ils devront faire preuve de solidarité à chaque instant en prenant en compte les forces et faiblesses de chacun afin d’organiser un relai optimal.
L’ENGAGEMENT ENVIRONEMMENTAL
Les trois aventuriers ont souhaité apporter une dimension environnementale à leur expédition et mettre ainsi un coup de projecteur sur les différentes problématiques écologiques que rencontrent les populations locales. En effet, le Lac Titicaca est de plus en plus menacé par les conséquences du réchauffement climatique, de l’urbanisation et de l’agriculture. L’implication et le soutien d’associations et d’organismes locaux étroitement liés à la protection et à la préservation du Lac Titicaca seront au coeur de ce projet.
(Photo : Défi Titicaca)
« Au-delà du sport et du challenge humain, l’engagement environnemental est incontournable à mes yeux », approfondit Matthieu Witvoet. « Je ne peux pas concevoir de partir à l’autre bout du monde pour relever pareil challenge sans inclure cette dimension. A ce titre, j’ai été ravi d’être impliqué à tous les niveaux du projet. Tous les partenaires qui nous ont sollicités ne cherchaient pas seulement à mettre en valeur leur marque. Ils voulaient également trouver le moyen de faire passer un message écoresponsable pour soutenir la protection de l’environnement. Des échanges que j’ai pu avoir avec chacun d’eux, ce ne sont pas que des mots. Ils sont tous conscients des enjeux et de nos motivations. C’est quelque chose qui me donne beaucoup de force parce que je vois bien que nous ne sommes pas seuls dans cette aventure. »
Sujet réalisé par A. C.
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