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Les Jeux Olympiques de Rio ont marqué la fin d’une époque. Avec eux, toute une génération de nageurs a tiré sa révérence. Ainsi, Florent Manaudou (parenthèse handballistique), Yannick Agnel, Fabien Gilot, Coralie Balmy, Grégory Mallet, William Meynard, Ophélie-Cyrielle Etienne et Giacomo Perez-Dortona ne porteront plus le bonnet tricolore. Il va sans dire que leur absence pèsera de tout son poids. Pourtant, comme l’assène Stéphane Lecat, ancien directeur de la natation olympique, concentré à présent sur l’eau libre : « Il y a plein de bons jeunes en équipe de France. Il faut le dire, l’écrire et faire comprendre à nos supporters que tous les talents n’ont pas disparu ». A défaut de le clamer à s’en déchirer les cordes vocales, nous avons décidé de consacrer six portraits à de jeunes nageurs engagés dans le plan « Gavroche 2024 ». Aujourd’hui, Cyrielle Duhamel, qui confirme une marche après l'autre.

Médaillée d’argent à la Comen 2014 sur 400 m 4 nages pour sa première apparition en équipe de France, Cyrielle Duhamel a bien failli rafler une nouvelle récompense lors des championnats d’Europe juniors, l’été dernier, du côté de Hódmezővásárhely (Hongrie). Quatrième du 200 m 4 nages (et 5ème sur 400 m), Cyrielle n’a échoué qu’à sept dixièmes du podium ! Egalement septuple recordwoman de France (cf. ci-dessous), la Béthunoise est aujourd’hui considérée comme l’un des grands espoirs d’une spécialité qui se cherche un leader d’envergure internationale pour prendre le relais de Lara Grangeon. En dépit des attentes placées en elle, la sociétaire des « Pélicans » ne veut pour autant pas brûler les étapes. Au contraire, c’est une marche après l’autre qu’elle construit sa carrière. Bien conseillée en cela par son duo d’entraîneurs Julien Andriansen et Grégory Lefebvre. Pur produit du club béthunois, où elle a réalisé ses premières longueurs à six ans, Cyrielle n’a intégré la section sportive du collège George Sand et bénéficié d’horaires aménagés pour ses quatre entraînements hebdomadaires qu’en classe de 4ème. Et ce n’est que progressivement qu’elle est passée à neuf séances dans l’eau par semaine (sept la saison passée) auxquelles se sont ajoutées une séance de PPG puis, depuis septembre, une autre de musculation. Ses entraîneurs ne voulant rien laisser au hasard pour envisager une participation aux Jeux Olympiques de Tokyo, leur attention s’est également portée sur l’environnement « général » de leur protégée. Et pas seulement sur les aspects sportifs. Scolarisée depuis deux ans au lycée Louis Blaringhem, où elle est actuellement élève de Première SMTG, la jeune Pas-de-Calaisienne espère également « se rapprocher » de Béthune. La vingtaine de minutes qui sépare le domicile familial de la piscine est, en effet, jugée comme une source de fatigue et de stress nuisible à la performance. A l’inverse, l’implication de Cyrielle dans le plan « Gavroche 2024 » est semble-t-il plus que profitable aux dires mêmes de la principale intéressée : « Se retrouver dans un collectif de façon régulière est une source de motivation supplémentaire pour chercher à atteindre mes objectifs », confie-t-elle. « Même si j’ai l’habitude de travailler au quotidien avec deux coaches qui ont chacun un apport technique et un discours différent, les retours d’autres entraîneurs, lors des stages Gavroche apportent un plus. Comme ça été le cas l’été dernier, à Antibes, où on a travaillé la façon dont je relevais la tête en brasse. Ou juste avant les vacances de Toussaint, à l’INSEP, où j’ai effectué une séance de crawl avec Denis Auguin qui m’a été très bénéfique ».

Jean-Pierre Chafes

 

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