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Damien Joly a réalisé une magnifique course en série du 1 500 m nage libre, en établissant un nouveau record de France (14’48’’90 contre 14’55’’17 pour Sébastien Rouault en 2010). Une performance idéale pour l’Antibois, qui attendait impatiemment les résultats de la dernière série lorsqu’il est arrivé devant les médias. Avec le sixième temps, l’élève de Franck Esposito participera demain à la finale olympique.

Damien, te sentais-tu capable de nager aussi vite ?

Je sentais que je nageais vite en arrivant ici. Cette année, j’ai réalisé de très bons chronos en meetings sans être préparé à fond. Je savais que je valais mieux que 14’56. Après, de là à réaliser 14’48…

Quel était ton objectif ?

Je ne m’étais pas fixé d’objectif chronométrique. Je savais qu’il fallait être dans les quatre pour espérer être en finale. Je fais quatrième. Je ne voyais pas trop la course. J’étais sur le côté. J’avais Sun Yang à côté de moi en première partie de course qui m’a bien aidé parce que j’ai un peu de mal à partir normalement. Ensuite, je vois qu’il craque un peu et que je passe devant. Ça donne un coup de boost pour la deuxième partie de course. J’ai vraiment fait ma course comme je le sentais avec mes sensations du moment. J’ai donné ce que j’ai pu à la fin. J’ai peut-être moins de vitesse que les autres sur le dernier sprint. J’aurais préféré terminer premier plutôt que quatrième. Mais le temps est vraiment excellent. Je bats le record de France. Ça fait très longtemps que je travaille pour ça. Ça paie et c’est vraiment plaisant. J’espère vraiment être dans la finale demain pour faire encore mieux (Joly s’est qualifié avec le sixième temps). Tout est possible dans une finale.

Tu as réussi à t’accrocher jusqu’à la fin au groupe de tête.

Je préfère largement ce genre de courses. Même si j’étais seul à un moment donné, je me sentais bien, fort dans l’eau et dans mes appuis. Avec une bonne récupération, demain je serai au top.

As-tu réussi à rester dans ta bulle toute la semaine ?

J’avais mon compagnon de chambre, Jordan Coelho qui a nagé avant moi. Je l’ai soutenu, lui aussi. C’est une super équipe. Tout le monde était derrière moi et ça m’a permis de rester bien concentré. J’ai également pu nager un 200 m dans un relais olympique. Je suis plutôt content. C’est vraiment que du bonheur. Il reste la finale pour bien finir et on verra ce que ça donne demain.

Penses-tu pouvoir accélérer demain ?

Dans une finale, avec les meilleurs, je me sens capable d’accélérer encore. Je commence à avoir de l’expérience sur 1 500 et je sais ce qui me reste à faire.

Qu’est-ce qui a changé depuis les championnats de France de Montpellier ?

J’avais un groupe qui me poussait, notamment avec Coralie Balmy qui participait à ses troisièmes Jeux Olympiques. Franck Esposito, aussi, mon entraîneur qui est très expérimenté. Ils connaissent le haut niveau et ça m’a tiré vers le haut. J’ai beaucoup travaillé ma force dans l’eau. Ma nage est fluide. Tout va bien.

L’avis de son coach, Franck Esposito : « C’est super ! Damien avait deux rêves : nager une finale olympique et battre le record de France. Il l’accomplit et de belle manière ! Il n’y a rien de plus beau pour un entraîneur que de permettre à ses nageurs de réaliser leurs rêves. Je ne sais pas s’il pourra accélérer en finale mais je vais simplement lui dire de profiter de ces moments. »

Recueilli à Rio par J. C.

Les autres résultats

Deux Françaises étaient engagées en séries du 50 m nage libre féminin. Mélanie Henique a ouvert le bal. Mais pour ses premiers Jeux Olympiques, l’élève de Romain Barnier n’a pu faire mieux que 25’’36 (31ème). « Je ne suis pas déçue de terminer là-dessus » a-t-elle déclaré à sa sortie de l’eau. « C’est vrai que c’est dommage pour le temps et qu’on attendait les 24 secondes. Chaque chose en son temps. On est en train de construire quelque chose sur le long terme. Je disais la dernière fois que Rio était une étape. C’est mon point de départ. »

La championne de France Anna Santamans n’a malheureusement pas sauvé l’honneur tricolore sur cette distance. 21ème temps des engagées en 24’’93, la Niçoise a été surprise par les chronos réalisés dès ce matin. « J’ai été très surprise des temps de ce matin. J’ai eu la chance, qui ne m’a finalement pas servie à grand chose, d’être dans la première série rapide. Je n’ai pas eu trop de stress avant de monter sur le plot. Je ne pensais pas que ça allait nager aussi vite. L’année dernière, aux Mondiaux, il fallait nager 25’’1 pour entrer en demi-finale. C’était déjà rapide. Là, il y a cinq dixièmes de moins. C’est énorme. Je n’étais pas prête à ce que ça nage aussi vite et je pensais grandement que ça pourrait passer. »

Sur 1 500 m, en plus de Damien Joly, était engagé Nicolas D’Oriano. Champion d’Europe junior de la distance à Bakou, le Toulousain était très déçu de sa performance du jour (6ème de sa série en 15’33’’62). « Je pense que c’est ma pire expérience. Dans l’eau c’est catastrophique. A l’entraînement ça se passe assez bien, même si ça n’était pas extraordinaire ces dernières semaines. Je ne sais pas ce que j’attendais. Peut-être un exploit, comme ce qui s’est passé aux France. Les exploits n’arrivent pas trois ou quatre fois par an. Je suis déçu. »

Enfin, les relais 4x100 m 4 nages ont mis fin à cette matinée. Si les filles ont été disqualifiées pour un départ anticipé de Marie Wattel, les garçons se sont classés dixièmes (3’34’’47) et s’arrêtent donc dès les séries.

A Rio, J. C.

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