Damien Joly a offert à l'équipe de France sa première médaille aux championnats du monde petit bassin de Melbourne en terminant deuxième du 1500m nage libre. Une deuxième médaille internationale en carrière et consécutivement pour le Tricolore, après le bronze aux Euro de Rome à l'été 2022. Avec son sourire caractéristique, il est revenu sur sa belle performance dans le bassin de Melbourne.
- Tu nous as fait la spéciale Damien Joly, en mode diesel avec un départ prudent et tu as accéléré au fur et à mesure pour aller chercher une nouvelle belle médaille internationale après Rome...
J'avais bien discuté avec mon nouveau coach. On sait que mon point fort ce n'est pas le départ, donc je suis un peu habitué à ces finales où ça part vite. Si j'essaie de partir avec eux, je m'emballe et je ne suis pas dans ma nage. Je suis parti sur mon feeling, pas très très vite je pense, mais je ne me suis pas embrouillé l'esprit. Il y a eu une belle bataille avec le Norvégien. J'ai eu l'impression que Greg (Paltrinieri) craquait un peu, mais finalement il a terminé fort sur le dernier 150m. Mais là, record de France, meilleure performance et médaille d'argent : que demander de mieux ?
- Gregorio Paltrinieri est intouchable et part vite devant. Comment est-ce qu'on gère sa course quand on le voit partir vite sur la ligne d'à-côté ?
Au début c'est déstabilisant, mais ça fait dix ans que je nage contre lui, donc maintenant je sais que je dois nager sur mes acquis. Il ne faut pas que j'essaie de partir. Après, ça fait trois mois que j'ai changé d'entraîneur, je sens déjà le changement, j'ai plus de force, dans ma nage j'utilise moins les jambes et je suis plus aérien. Ce n'est que le début, je pense que je manque un peu d'entraînement et de vitesse spécifique pour pouvoir partir et finir plus fort. C'est l'objectif, à Paris, d'être pas trop loin et d'en remettre encore plus. J'ai hâte de voir la suite, parce qu'après trois mois les résultats sont déjà là.
- Vous vous êtes tirés la bourre avec le Norvégien à côté, est-ce que ça t'a aidé et donné un repère pour avancer ?
Oui, carrément, il a nagé 14'18 à son meilleur niveau. Il revient bien donc je pense qu'on s'est bien tirés tous les trois. Lui craque un peu dans le dernier 400m et moi j'ai bien fini. Même dans la tête, ça m'a fait du bien. Je pense que je peux améliorer tout ça, mais bon, c'est déjà pas mal.
- Une médaille de bronze à Rome, l'argent ici à Melbourne... La suite, c'est l'or ?
Une médaille aussi pour Paris. En tout cas, c'est ce que j'espère. Je travaille dessus tous les jours et avec l'envie, le plaisir, tout est réalisable.
Propos recueillis par Charlotte Despreaux, rédigé par Louis Delvinquière