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Ce week-end, la ville d’Amiens accueillera la troisième et dernière étape du FFN Golden Tour-Camille Muffat. A cette occasion, Denis Auguin, 47 ans, responsable du Pôle France d’Antibes, a accepté de se prêter au jeu de la relève.

Denis, sur quel talent faudra-t-il compter dans les prochains mois ?

A cette heure, aucun nageur n’émerge vraiment. Dans cette relève, pas d’extraterrestre en vue, pas de profil à la Yannick Agnel ou à la Florent Manaudou apparaissant d’un coup au plus haut niveau. A la place, je vois davantage des profils à la Camille Muffat avec du travail et de la patience. On verra comment les choses évolueront d’ici les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020.

N’y a-t-il cependant pas des potentiels à suivre ?

Que ce soit chez les filles ou chez les garçons, le dos tient la corde de notre future natation ! Sixième sur 100 m et troisième sur 200 m lors des championnats de France de Montpellier en 2016, la dossiste Pauline Mahieu (18 ans) pourrait peut-être prétendre à une qualification pour les prochains championnats du monde à Budapest (24-30 juillet). Bien entraînée par Richard Martinez au Pôle France de Font-Romeu, la nageuse de Saint-André est à la pointe de la relève féminine. Originaire du Nord, Cyrielle Duhamel (17 ans) a montré de belles choses cette année. Dès cette saison, elle devrait le confirmer aux championnats d’Europe junior (28 juin-2 juillet en Israël). Enfin, la progression de la brasseuse de Sarreguemines, Camille Dauba (20 ans), est intéressante. C’est une nageuse qu’il faudra suivre dans les prochains mois.


Chez les garçons, se profile aussi une relève qui a bon dos, non ?

Oui, que ce soit Oleg Garasymovytch (20 ans), Maxence Orange (19 ans) ou Mathieu Geoffroy (20 ans), tous progressent régulièrement. Très proches les uns des autres sur 200 mètres dos, ils n’ont donc pas le profil d’un Camille Lacourt. Mais cette grosse densité va être propice à créer une évidente et passionnante émulation.

L’ancien entraîneur d’Alain Bernard (champion olympique sur 100 m nage libre en 2008, ndlr) que vous êtes voit-il poindre son héritier sur la distance reine ?

Ah, malheureusement, nous ne sommes pas les Australiens qui sortent régulièrement des sprinteurs de calibre mondial. En France, notre meilleure alliée reste la patience. Comme chez nos dossistes, nous avons un bon groupe sur 200 m nage libre avec les Amiénois Alexandre Derache et Maxime Grousset, le Carolomacérien Charles Rihoux (19 ans, septième de la distance reine aux championnats de France de 2016) ou encore le Polynésien Nicolas Vermorel, peut-être, plutôt papillonneur, d’ailleurs. Maintenant, lequel de ces espoirs va se positionner au sommet de la hiérarchie nationale dans les prochains mois, c’est difficile à dire.

N’avez-vous pas une petite idée ?

Honnêtement, je ne sais pas. Poussés par la concurrence, ces « moins de vingt ans » ne vont pas pouvoir s’endormir sur leurs lauriers. Mais en sortir un du lot n’est pas encore possible. Pour tous ces nageurs, la route vers le plus haut niveau sera longue et semée d’embûches, mais des échéances comme le FFN Golden Tour ou les championnats de France de Strasbourg vont leur permettre de s’étalonner et d’emmagasiner de l’expérience.

Recueilli par Sophie Greuil

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