Après les frères Crousillat à la fin des années 1980, ce sont cette fois deux cousins, Romain Marion-Vernoux et Thomas Vernoux, qui vont porter ensemble les couleurs de l’équipe de France, à l’occasion des Internationaux de France qui débutent vendredi à Canet-en-Roussillon.
Comment êtes-vous venus au water-polo ?
Romain Marion-Vernoux : Toute la famille nage au Cercle des Nageurs de Marseille. Je suis le fils d’Isabelle, une des sœurs de Yann Vernoux, un ancien international, entraîneur des équipes de jeunes au CNM.
Thomas Vernoux : Je suis le fils de Sandrine, l’autre sœur de Yann !
On peut dire que vous êtes tombés dedans quand vous étiez petits ?
R. M.-V. : Depuis tout minot, j’allais voir les matches au Cercle. Je me souviens même que j’avais mon doudou… Quand on a passé les tests avec mon cousin, je savais à peine nager ; je n’avais jamais fait la moindre compétition de natation !
T. V. : J’accompagnais moi aussi mes parents aux matches de water-polo, mais je ne comprenais pas grand-chose à ce sport. Mais comme j’aimais bien être dans l’eau et que la natation ne me plaisait pas, j’ai décidé, à sept ans, de passer les tests pour faire du water-polo. Avec mon cousin qui avait deux ans plus que moi.
Thomas Vernoux face à Vérone lors des demi-finales de l'Eurocup (FFN/Michel Dumergue).
Et vous avez tout de suite accroché ?
R. M.-V. : J’ai d’abord fait du rugby, du tennis, du judo. Mais la première fois où j’ai fait le tournoi d’Habawaba, on est arrivé jusqu’en 1/8ème de finale où on a été battus par Bogliasco. Ça a été le déclencheur : à partir de ce moment-là, j’ai voulu aller plus loin, intégrer l’équipe pro du cercle !
T. V. : Ma première année à Habawaba, je faisais encore du rugby, une fois par semaine, et j’avais deux entraînements de water-polo. En 2013, je termine meilleur buteur du tournoi ; mes copains Louis Grandi et Mathis Pellegrini sont respectivement élus meilleur espoir et meilleur gardien ; on perd en finale U13 face à Savone. Il y avait plus d’un millier de spectateurs ; tout le monde te regarde… ça fait drôle. Mais c’est un tournoi extraordinaire que tous les jeunes joueurs de water-polo doivent disputer !
Vous avez en tout cas intégré l’équipe première très tôt…
R. M.-V. : Je suis passé par les différentes équipes de jeunes avec des titres de champions de France en U15 et U17, mais j’ai été appelé pour la première fois en Pro A et je suis rentré en jeu pour une rencontre face à Montpellier. Je n’avais pas encore 16 ans. La saison suivante, en 2016-2017, j’ai disputé tous les matches de championnat !
T. V. : L’an passé, je ne m’entraînais pas encore avec les pros, mais j’ai fait première apparition sur une feuille de match en Champion’s League, lors du 2ème tour qualificatif face à Eger ! Je ne m’entraînais avec eux que le soir à cause de mes études, mais j’ai fait ensuite toute la saison en Pro A, comme mon cousin. Même en tant que titulaire pendant six mois, quand Alex (Camarasa) était blessé
Romain Marion-Vernoux (FFN/Michel Dumergue).
Et l’équipe de France ?
R. M.-V. : L’attribution des JO à Paris en 2024 m’a tout de suite fait réagir, évidemment. Disputer les Jeux avec l’équipe de France, c’est un rêve ! Surtout à la maison ! Même si Nenad (Vukanic) m’appelle régulièrement avec les « A » comme pour les Internationaux de France, je suis encore junior (comme mon cousin d’ailleurs) et cette saison, et si j’aimerais bien être dans le groupe pour Barcelone en juillet avec les seniors, j’ai aussi les Euro juniors à Minsk en Biélorussie du 26 août au 2 septembre.
T. V. : J’ai disputé pas mal de matches avec les « A » ces derniers temps. En particulier les Jeux Méditerranéens la semaine dernière et j’enchaine avec les Internationaux de France, mais je suis là pour apprendre. Je suis encore un peu jeune pour prétendre à être titulaire. Mon objectif, c’est d’être vraiment au top pour les Jeux de Tokyo en 2020.
Recueilli par Jean-Pierre Chafes