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En s’imposant sur le 200 m brasse de l’étape marseillais du FFN Golden Tour-Camille Muffat, Fanny Deberghes a non seulement réalisé une impressionnante passe de trois, mais elle démontre aussi que les nageuses de l’équipe de France ne manquent ni d’allant ni d’ambition.

Trois Golden Tour et trois victoires sur 200 m brasse. C’est plutôt impressionnant !

Je suis contente (sourire)… D’autant plus qu’il s’agissait de trois configurations de course très différentes. J’ai trouvé que les étapes niçoises et marseillaises se ressemblaient et qu’il y avait davantage d’étrangers à Sarcelles. C’était intéressant de ne pas avoir la même concurrence à chaque fois. Ça m’a donné du fil à retordre.

En termes d’expérience, est-ce enrichissant ?

La confrontation constitue toujours une source de progression. A Marseille, Fantine (Lesaffre) est venue me bousculer dans les derniers mètres. Ça m’a obligé à me battre jusqu’au bout, à ne rien lâcher.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

As-tu le sentiment de réaliser ta meilleure saison ?

Pour l’instant, c’est vrai que tout fonctionne bien, mais pour dire qu’il s’agit de ma meilleure saison, je vais attendre que les championnats de France de Saint-Raphaël soient passés.

Malgré tout, on te sent sereine.

C’est l’expérience, la succession des saisons, l’enchaînement des courses. J’ai en disputé beaucoup des 200 m brasse. Aujourd’hui, je sais comment les aborder. Et lorsqu’une concurrente vient me titiller, je ne panique plus comme avant. Je parviens à rester concentrée sur mon épreuve, à garder ma lucidité pour bien finir.

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Tes sorties avec l’équipe nationale constituent-elles une plus-value ?

Les compétitions internationales permettent toujours d’apprendre beaucoup de choses. J’en suis toujours revenue avec de l’expérience en plus.

Quelles seront tes ambitions aux championnats de France de Saint-Raphaël (22-27 mai) ?

Je vise la qualification pour les championnats d’Europe sur 100 et 200 m brasse. Elle est sans doute plus accessible sur 100 m brasse, mais bon, peut-être que je me trompe… J’espère que tout va bien se passer. Pour l’instant, je suis confiante, mais il ne faut pas se relâcher (sourire)

Tes prestations aux différents Golden Tour doivent tout de même te mettre dans des dispositions idéales.

Oui, c’est la preuve que j’ai bien travaillé cette saison et que je maîtrise bien mon sujet. C’est sûr que le 200 m brasse de Marseille me permet de faire le plein de confiance. Ça m’aide aussi à fixer ma technique de nage, à peaufiner les derniers détails pour nager vite. Après, il faut que les planètes soient alignées le jour J (rires)

(KMSP/Stéphane Kempinaire)

Quel regard portes-tu sur les récentes performances de l’équipe de France féminine de natation (Mondiaux de Budapest, Euro en petit bassin de Copenhague) ?

Il faut se rappeler que le collectif féminin a été très critiqué lors des championnats du monde de Kazan en 2015. Les filles ont très mal vécu cette compétition. Nous étions toutes très jeunes, en manque d’expérience et de repères sur la scène internationale. Beaucoup de choses ont été dites, pas toujours sympas (elle s’interrompt)… J’ai essayé d’en faire abstraction, ce qui n’a pas toujours été facile, mais à force de travail, nous avons réussi à démontrer nos qualités. Les résultats ont suivi aux championnats d’Europe de Copenhague, mais ça fait un moment que les filles répondent présent. Aujourd’hui, je suis fière de dire que ça y est, on est là !

Ça a pris du temps.

Bien sûr, mais après le départ de la génération des Gilot, Manaudou, Lacourt, il a fallu qu’on prenne le relais et ça demande du temps. Il fallait que ça se construise. Le groupe féminin est vraiment solide et solidaire. On s’entend très bien, on a grandi ensemble dans un climat un peu difficile, alors forcément, ça forge.

Recueilli par A. C. à Marseille

 

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