Chaque semaine jusqu'au début du Tournoi de Qualification Olympique qui se tiendra à Tokyo (1er-4 mai), l'ancienne nageuse de l'équipe de France Solène Lusseau vous présente une membre du collectif qui s'envolera pour le Japon dans moins de deux mois.
Épisode 1: Marie Annequin la créativité et la perfection comme mode de vie
A 29 ans, Marie Annequin est la doyenne et la capitaine de l’équipe de France de natation artistique. Tout comme ses partenaires, la Lyonnaise n’a qu’un seul objectif : les Jeux Olympiques de Tokyo. Après plus de 10 années passées à l’Insep, Marie prépare sa reconversion dans le domaine qui la passionne depuis toujours, l’architecture d’intérieur.
En troisième année dans l’école ITE Com Art design à Paris, Marie se prépare à faire le métier de ses rêves : « quand j’étais petite et qu’on me demandait ce que je voulais faire je répondais designer ». A raison de deux demi-journées libérées pour ses cours et beaucoup de travail personnel, elle mène de front deux disciplines très similaires et complémentaires : la natation artistique et l’architecture d’intérieur. « J’aime créer, innover pour que les gens se disent « c’est cool ça ! » et c’est ce qui se passe en synchro quand on monte une nouvelle chorégraphie. Il faut que tout le monde soit émerveillé. »
Photo: FFN/P.Pongenty
À l’âge de 10 ans la jeune Marie débute donc la natation artistique pour assouvir son besoin de création. Elle se tourne rapidement vers le haut-niveau et la recherche de perfection et de performance devient son obsession. Pour cette dernière année en tant que nageuse, la capitaine des bleues se consacre à 90% aux entrainements pour obtenir sa qualification olympique. Pour autant elle a tenu à poursuivre son cursus scolaire. « Ce que je regrette aujourd’hui c’est de ne pas avoir le temps de perfectionner mes rendus à défaut de temps, en même temps je me suis lancée dans deux discipline très chronophage… ». En effet, difficile pour une perfectionniste comme Marie de n’avoir que 24h dans ses journées : « en archi on ne peut pas se dire que dans deux heures on aura terminé, car en fait c’est jamais fini, tu peux avoir de nouvelles inspirations, des choses a réajuster, à changer complètement au dernier moment ». Cette quête du détail est le même qu’en natation artistique. Si les Bleues s’entrainent en moyenne huit heure par jour c’est pour affiner chaque détail qui feront la différence début mai lors du tournoi de qualification olympique (1er-4 mai 2021 à Tokyo). Et cette qualification olympique elle la veut. Après plus de dix ans à s’entraîner sans relâche dans une discipline où « tu n’es jamais parfaite », Marie a développé cette extrême rigueur pour, plus tard, « créer des objets toujours plus beaux et fonctionnels ».
Photo: Anh Viet Chau
Attachée au travail d’équipe, la capitaine voit encore des ponts entre ses deux vies. « La réflexion sur le développement d’une idée, d’un projet est assez personnelle mais les suivis de projets et leur réalisation nécessitent de travailler en équipe et de la gérer un peu comme ce que je fais dans l’eau en ce moment ! » Après ces huit années en tant que capitaine, la grande brune s’est forgée une âme de leader et s’est construite avec ce trait de personnalité. Il est important donc pour elle d’être plus tard « son propre patron » et de suivre ses propres idées. « J’aurais du mal à trouver ma place, après avoir pris gout au capitanat, en ayant une hiérarchie trop supérieure à la mienne. »
Photo: Anh Viet Chau
Comme un poisson dans l’eau dans les piscines de natation artistique, elle devrait rapidement s’adapter dans le monde de l’architecture qu’elle aime tant avec, comme atout une approche particulière avec le monde aquatique. « Mes profs m’ont toujours dit qu’à chaque projet où il fallait inclure un espace aquatique, j’intégrais l’eau comme un élément dominant dans mes espaces et ce qui me donnait une vraie originalité, j’avoue que je ne me rend pas compte. » Avec plus de 40h d’entraînement par semaine, il n’est pas étonnant que son rapport à l’eau soit remarquable, et singulier.
Solène Lusseau